À l’aube de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP26), le Réseau action climat Canada, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Équiterre, Greenpeace, Nature-Québec, la Fondation David Suzuki et Oxfam-Québec somment François Legault de faire ses devoirs avant de se présenter à Glasgow, en Écosse.
Le Québec doit faire sa juste part, domestiquement comme à l’international, de l’effort mondial afin d’éviter les pires effets de la crise climatique et demeurer sous le seuil d’une augmentation de température moyenne mondiale de 1,5°C, comme se sont engagés les États à travers l’Accord de Paris.
En se basant sur une étude scientifique, ces groupes évaluent que la juste part du Québec s’élève à une réduction des émissions de 178% sous les niveaux de 1990 d’ici 2030 et inclut des réductions domestiques d’au moins 65% sous les niveaux de 1990 d’ici 2030. Selon un récent rapport des Nations unies, pour maintenir le réchauffement de la planète sous 1,5°C au cours du siècle « […] le monde doit réduire de moitié les émissions annuelles de gaz à effet de serre au cours des huit prochaines années. »
Après un été où des impacts désastreux de la crise climatique se sont fait ressentir à travers le pays et le monde, les engagements actuels des États nous enlignent vers un réchauffement dangereux de 2,7 °C. La COP26 est un moment critique pour que les dirigeants mondiaux corrigent la trajectoire. L’Accord de Paris stipule que les États doivent rehausser leurs « contributions déterminées au niveau national, » soit leurs plans climatiques, à chaque cinq ans. Plusieurs juridictions – dont le Canada, les États-Unis, l’Union Européenne, le Royaume-Uni et l’Argentine ont relevé leurs cibles climatiques pour 2030. Le Québec, qui s’est lié à l’Accord de Paris par décret en 2016, doit faire de même.
Un rapport publié en 2020 démontre que l’action climatique actuelle du Québec n’équivaut pas à sa juste part de l’effort climatique mondial. Le rapport, réalisé par le Climate Equity Reference Project, estime que la juste part du Québec est largement supérieure à sa cible actuelle, qui vise actuellement une réduction de 37,5% par rapport à 1990. La question de l’équité internationale ne peut être évacuée des débats sur l’action climatique du Québec. La crise climatique dépasse les frontières du Québec et en faire abstraction est dangereux et irresponsable.
« Les changements climatiques ne s’arrêtent pas aux frontières et le Québec doit agir tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son territoire. Les financements climatiques internationaux sont une bouée de sauvetage essentielle pour les pays pauvres déjà confrontés aux conséquences de la crise. Les populations défavorisées paient le prix de la surconsommation d’une minorité fortunée, dont notre province fait partie. L’action climatique du Québec se doit de prendre en compte les principes d’équité car pour gagner la lutte climatique, c’est le seul calcul qui importe. »
« La contribution climatique du Québec ne peut pas se résumer à l’exportation de son expertise dans les technologies vertes, de ses produits décarbonés ou de son hydroélectricité. Face à l’urgence de la crise climatique, le Québec a un réel devoir d’introspection à compléter et se doit de revoir grandement son ambition climatique à la hausse. La cible de réduction de GES actuelle est simplement insuffisante pour que la province assume sa juste part et le maintien du statu quo représenterait un aveu d’échec face aux pays les plus touchés et aux jeunes générations. »
« Pour la FTQ, il est clair que nous devons travailler avec les bons chiffres pour nous assurer de disposer d’un financement adéquat et des législations en ce sens. Dans tous les cas, l’équilibre entre l’ambition climatique et les emplois doit être discuté dans un dialogue incluant les parties prenantes concernées et selon les principes d’une transition juste. »
« Le gouvernement Legault doit cesser de se présenter comme leader du climat alors que son plan d’action ne permet d’atteindre que 42% de la cible du Québec pour 2030 et que ses ambitions sont loin d’être suffisantes. À la COP26, le gouvernement doit annoncer de nouvelles mesures ambitieuses et s’engager à rehausser sa cible de réduction des GES comme plusieurs États l’ont déjà fait. »
« La science est claire : l’empreinte carbone des Québécoises et Québécois est l’une des plus importante au monde et l’action climatique actuelle du Québec est insuffisante. Le gouvernement se doit de saisir l’opportunité de la COP26 pour s’affirmer en tant que leader mondial en matière de lutte aux changements climatiques en rehaussant ses engagements climatiques, dont sa cible de réduction de GES actuelle – il a tous les moyens pour y arriver. C’est une question d’équité et de justice internationale. »
« Le gouvernement Legault va se présenter à la COP26 avec sa cible de 2015 et un plan qui n’atteint même pas les 50% de celle-ci. On est loin de la coupe aux lèvres alors que la science commande un niveau d’audace et de courage politique sans précédent pour faire face à l’urgence climatique dans une perspective de justice envers celles et ceux qui sont les moins responsables de cette crise mais en subiront les pires conséquences. Le Québec a le devoir de faire mieux – maintenant! »
« A Glasgow, l’action climatique du Québec ne peut être évaluée sans prendre en compte les questions d’équité internationale. Pour faire sa juste part, le Québec doit à la fois pallier aux lacunes dans sa capacité à atteindre ses engagements et augmenter son ambition comme le font le reste des États. Il ne s’agit pas d’un choix : il nous faut un objectif qui répond à l’urgence climatique et un plan solide pour l’atteindre. »
La crise climatique crée de nombreuses inégalités. Et ce sont les personnes les plus pauvres qui en paient le prix! En redistribuant les cartes du climat, nous pouvons instaurer un climat de justice dans notre société! Faites partie du mouvement en signant notre pétition en faveur de la la justice climatique.
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