Les gouvernements devraient taxer les entreprises de pétrole, de gaz et de charbon pour compenser les pertes et dommages causés par la crise climatique, estiment huit personnes sur dix interrogées dans le cadre d’un sondage mené dans 13 pays, dont le Canada.
Une forte proportion des personnes sondées estime aussi que leur gouvernement n’en fait pas assez pour contrer l’influence des ultra-riches et des industries polluantes sur l’élaboration des politiques publiques.
L’étude, menée par Dynata à la demande d’Oxfam International et de Greenpeace International, a été présentée dans le cadre des réunions sur le climat des Nations unies qui se déroulent à Bonn, en Allemagne, jusqu’au 26 juin. Le sondage a été réalisé dans 13 pays, notamment dans la plupart des pays du G7.
Le sondage révèle notamment que :
- 81 % des personnes interrogées sont favorables à l’instauration de nouvelles taxes sur les entreprises pétrolières, gazières et charbonnières pour financer la réparation des dommages résultant de catastrophes climatiques causées par les combustibles fossiles (tempêtes, inondations, sécheresses et incendies de forêt).
- 86 % des personnes sondées sont favorables à ce que les recettes provenant de l’augmentation des taxes sur les sociétés pétrolières et gazières soient reversées aux communautés les plus touchées par la crise climatique. Le changement climatique touche de manière disproportionnée les populations des pays du Sud global, qui sont historiquement les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
- À la question « Qui faudrait-il imposer pour financer l’aide aux personnes ayant survécu à des catastrophes climatiques causées par les combustibles fossiles ? », 66 % des personnes interrogées répondent les entreprises pétrolières et gazières ; 5 % suggèrent d’imposer la population active, 9 % préfèrent taxer les biens de consommation et 20 % plaident pour taxer les entreprises.
- 68 % des personnes sondées estiment que l’industrie des combustibles fossiles et les ultra-riches ont une influence négative sur les politiques dans leur pays. Quelque 77 % des personnes interrogées se disent plus disposées à soutenir un candidat ou une candidate politique qui privilégie l’imposition des ultra-riches et de l’industrie des combustibles fossiles.
Le sondage s’accompagne d’une étude supplémentaire réalisée par Oxfam qui montre qu’une taxe sur les bénéfices des entreprises polluantes appliquée à 585 sociétés pétrolières, gazières et charbonnières pourrait rapporter jusqu’à 400 milliards de dollars dès la première année. Ce montant est comparable aux coûts annuels des pertes et dommages causés par le changement climatique dans les pays du Sud global, dont la valeur est estimée entre 290 et 1 045 milliards de dollars par an d’ici 2030.
En appliquant une taxe sur les bénéfices de ces entreprises polluantes, les énergies renouvelables deviendraient plus rentables que les combustibles fossiles. Cela encouragerait les entreprises à investir dans les énergies renouvelables et permettrait d’éviter davantage de décès liés au changement climatique. Cette nouvelle taxe devrait s’accompagner de mesures fiscales plus lourdes pour les ultra-riches et les autres entreprises polluantes. Oxfam demande aux gouvernements d’imposer ces taxes à l’échelle nationale et d’œuvrer activement auprès des Nations unies en vue de la conclusion d’un accord fiscal mondial équitable.
« Les géants du pétrole, du gaz et du charbon savent depuis des décennies que leurs produits polluants font des ravages sur l’humanité. »
« Les gouvernements doivent écouter leur population et tenir les pollueurs fortunés responsables des dommages qu’ils causent. Une nouvelle taxe sur les industries polluantes pourrait apporter un soutien immédiat et significatif aux pays vulnérables au changement climatique et enfin encourager les investissements en faveur des énergies renouvelables et d’une transition juste. »
Notes aux journalistes
- L’étude a été menée par le bureau d’études de marché Dynata en mai et juin 2025 en Afrique du Sud, en Allemagne, au Brésil, au Canada, en Espagne, aux États-Unis, en France, en Inde, en Italie, au Kenya, au Mexique, aux Philippines et au Royaume-Uni. Ensemble, ces pays représentent près de la moitié de la population mondiale. Tous les résultats sont disponibles ici.
- Le modèle de taxe sur les bénéfices des pollueurs riches d’Oxfam est expliqué dans ce blogue et dans cette note méthodologique. La note méthodologique explique également la base de calcul des émissions des entreprises du secteur des combustibles fossiles et leur impact sur les décès liés à la chaleur. Ces décès ont été calculés sur la base des émissions de l’année 2023.
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