Montréal, le 11 décembre 2018 – Oxfam-Québec se réjouit de l’adoption du Pacte mondial sur les migrations par 164 pays, dont le Canada. Hier, à Marrakech, les gouvernements ont finalement reconnu de manière formelle que les personnes migrantes ont les mêmes droits que les autres citoyennes et citoyennes et que les pays doivent les respecter, en adoptant des politiques et des pratiques exemplaires. Il s’agit d’un pacte historique et d’un accomplissement significatif.
En effet, pour la première fois, de nombreux pays ont collectivement reconnu que des millions de personnes sont contraintes de quitter leur maison et leur pays en raison des changements climatiques, de la dégradation de l’environnement ou de catastrophes naturelles et que celles-ci ont toutes droit à une aide vitale de subsistance ainsi qu’à des voies de passage sécuritaires.
Ce Pacte est aussi important en ce qu’il définit toutes les mesures de protection ainsi que les paramètres qui doivent guider la manière dont les personnes migrantes doivent être traitées. Bien qu’il n’ait pas force de loi, les politiques des pays ainsi que leurs pratiques devraient être cohérentes avec ce nouvel accord.
Oxfam-Québec et Oxfam-Canada, ainsi que d’autres organisations de la société civile, avaient d’ailleurs réclamé la semaine dernière, par voie de lettre envoyée à tous les parlementaires canadiens, l’appui du Canada à ce Pacte.
Une reconnaissance des droits des femmes et des filles
« Les données dont nous disposons révèlent que les femmes et les filles sont les victimes les plus vulnérables lors d’urgences humanitaires, et les crises migratoires ne font pas exception, précise Anne Duhamel, directrice des politiques à Oxfam-Québec. L’accord qui sera officiellement ratifié à l’ONU le 19 décembre représente un virage significatif dans la manière d’appréhender cette réalité, puisqu’il reconnaît l’importance d’inclure, de manière transversale, la question des droits des femmes dans les politiques migratoires de tous les pays », conclut-elle.
Un accord non contraignant sur le plan juridique
Au cœur de ce Pacte, se trouve l’idée selon laquelle toute politique de migration doit se conformer aux standards établis en matière de respect des droits humains. Bien que les pays ne soient pas tenus légalement de s’y conformer, il n’en demeure pas moins que désormais il existe des paramètres clairs qui permettront à l’avenir de porter un jugement sur les décisions et les actions des gouvernements en matière de migration.
Les personnes migrantes seront-elles véritablement traitées comme les autres citoyennes et citoyens? Auront-elles accès aux services publics de soins de santé et d’éducation ou seront-elles blâmées pour les enjeux socioéconomiques intérieurs sans relation avec leur présence?
Selon Anne Duhamel : « Seule l’épreuve du temps nous permettra de constater si les pays se conforment ou non aux principes édictés. Une chose est certaine, les organisations de la société civile, dont Oxfam-Québec fait partie, seront vigilantes et n’auront aucune crainte de questionner les actions des gouvernements qui ne seraient pas à la hauteur de leurs engagements. »