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Le 25 mai 2020 – Plus d’un million de Burkinabées sont confrontées à une augmentation des violences sexuelles en raison de la pandémie de COVID-19 qui se superpose aux conflits armés et à la crise alimentaire, annonce Oxfam dans un nouveau rapport lancé aujourd’hui.

Comme l’explique le rapport « Les femmes dans la crise au Burkina Faso : survivantes et héroïnes », le pays connaît actuellement l’une des pires crises mondiales, à laquelle vient s’ajouter la pandémie de COVID-19, qui elle-même enlise le pays dans une crise alimentaire sans précédent. En avril, on comptait au Burkina Faso près de 850 000 personnes déplacées internes, dont plus de 80 % de femmes et d’enfants. Par ailleurs, plus de 2 millions de personnes ont un besoin urgent d’aide humanitaire. Les femmes se retrouvent prises au cœur de cette double crise et des tensions qui traversent la société burkinabée.

« On entend souvent crier dans les tentes la nuit », témoigne une femme déplacée. « Une jeune fille a été violée devant tout le village et laissée pour morte. Une autre a vu son mari et son fils assassinés sous ses yeux », témoigne l’animatrice d’un groupe de discussion à Dori, dans le nord du pays.

Les femmes et les filles endurent des traumatismes

En plus des traumatismes endurés lors des attaques de villages ou de leur fuite, les femmes et les filles déplacées doivent affronter le stress lié notamment à la perte des moyens de subsistance et au manque d’intimité. Face à la misère, les femmes sont exposées à l’exploitation sexuelle, au recours à la prostitution et à l’enrôlement dans les groupes armés.

« Notre rapport révèle les immenses lacunes dans la réponse humanitaire encore insuffisante, voire même inexistante par endroit. Les jeunes filles et les femmes sont beaucoup plus vulnérables et exposées. Nous devons mieux les protéger. »
— Papa Konaté Sosthène, directeur pays d’Oxfam au Burkina Faso.

Réponse humanitaire : 80 % des fonds manquent à l’appel

Les personnes déplacées vivent bien souvent dans des sites exigus où elles partagent des tentes et ont peu accès à l’eau, ce qui présente un risque mortel face à la propagation de la COVID-19.

« Les besoins prioritaires des femmes sont l’accès à l’eau et la sécurité ainsi que de quoi manger et s’abriter pour elles et leurs familles. La saturation des systèmes de santé et d’éducation prive les femmes et les jeunes filles de services pourtant essentiels. »
— Céline Füri, coordonnatrice humanitaire d’Oxfam-Québec.

Afin de répondre à la crise humanitaire et de limiter la propagation de la COVID-19, Oxfam au Burkina Faso a besoin de 15 millions de dollars canadiens pour notamment construire ou réhabiliter 107 points d’eau, apporter une aide en matière d’hygiène à plus de 287 000 personnes et mettre en place un programme spécifique de protection dans la réponse humanitaire.

Actuellement, à peine 20 % du plan de réponse humanitaire est financé au Burkina Faso pour 2020. Seulement 3 % des fonds reçus couvrent les besoins en eau, hygiène et assainissement qui sont pourtant les besoins prioritaires identifiés par les femmes.

Les femmes, comme actrices de la paix

Le rapport d’Oxfam met également en lumière l’importance de promouvoir la participation active des femmes dans les structures de gouvernance et dans la consolidation de la paix.

Naomie Ouedraogo Bicaba se bat pour la paix à travers le Réseau des femmes de foi pour la paix (REFFOP), une organisation partenaire d’Oxfam. « Nous devons mettre les femmes au cœur de la construction de la paix, car elles peuvent apporter beaucoup en tant que mères, filles et sœurs », explique-t-elle.

Oxfam mène, en collaboration avec ses partenaires, des projets de renforcement de la résilience des communautés, d’insertion économique des jeunes et des femmes et un projet de participation citoyenne des femmes et des jeunes aux efforts de consolidation de la paix et de dialogue communautaire.

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