Le nombre de décès dus au COVID-19 a été quatre fois plus élevé dans les pays à faible revenu que dans les pays riches selon un nouveau rapport (en anglais) publié aujourd’hui par Oxfam au nom de l’Alliance en faveur d’un vaccin universel (People’s Vaccine Alliance). Cette publication intervient à quelques jours des deux ans de la déclaration de la pandémie par l’Organisation mondiale de la santé.
Si la pandémie a eu un impact important sur les pays riches comme le Canada, les pays à revenu faible et intermédiaire ont été les plus durement touchés, et en particulier les femmes, les enfants et les personnes marginalisées au sein de ces populations. L’absence de tests et de rapports dans de nombreux pays signifie qu’un très grand nombre de décès dus au COVID-19 ne sont pas signalés. Une modélisation utilisant des mesures de surmortalité estime que 19,6 millions de personnes sont mortes à cause du COVID-19, soit plus de trois fois le nombre de décès officiel. Sur la base de cette analyse, Oxfam a calculé que pour chaque décès dans un pays à revenu élevé, on peut estimer que quatre personnes sont mortes dans un pays à revenu faible ou moyen inférieur. Le nombre de décès par habitant dans ces pays est supérieur de 31 % à celui dans les pays à revenu élevé.
Oxfam a également calculé que trois millions de décès dus au COVID-19 ont eu lieu au cours des trois mois qui ont suivi l’apparition de la variante Omicron. Selon certaines estimations, plus de la moitié de l’humanité aura été infectée par le COVID-19 d’ici à la fin mars 2022. Même si la plupart des cas seront bénins, le nombre de cas implique que le nombre de décès restera important.
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Le rapport souligne également que :
- Chaque minute, quatre enfants dans le monde ont perdu un parent ou un soignant à cause du COVID. Rien qu’en Inde, plus de deux millions d’enfants sont devenus orphelins.
- Les femmes ont été 1,4 fois plus susceptibles que les hommes de quitter les rangs de la population active à cause de la pandémie.
- 99 % de l’humanité se trouve dans une situation plus difficile à cause du COVID-19, 160 millions de personnes ont sombré dans la pauvreté et 137 millions de personnes ont perdu leur emploi.
La pandémie a toutefois profité à certains, puisqu’un nouveau milliardaire est créé toutes les 26 heures. Pendant la pandémie, les 10 hommes les plus riches du monde ont vu leur fortune doubler, augmentant au rythme de 1,3 milliard de dollars par jour, soit 15 000 dollars par seconde.
« L’amélioration de la situation dans des pays comme le nôtre peut donner à certaines personnes l’impression trompeuse que la pandémie est terminée. Elle continue pourtant de causer de nombreux décès principalement dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Une large partie de ces morts pourraient être évitées si l’ensemble des pays riches soutenait la levée du monopole pharmaceutique pour accélérer la production de vaccins partout dans le monde. »
Oxfam fait partie de l’Alliance en faveur d’un vaccin universel, une coalition mondiale de près de 100 organisations, qui fait campagne pour l’équité en matière de vaccins. La coalition soutient une dérogation aux règles de propriété intellectuelle sur les vaccins et les traitements COVID-19 et l’obligation des entreprises pharmaceutiques à partager leur science et leur savoir-faire avec les producteurs qualifiés des pays en développement, afin qu’ils puissent fabriquer leurs propres doses.
Oxfam-Québec a lancé une pétition en ce sens, afin de réclamer aux gouvernements mondiaux et notamment à celui du Canada d’agir pour un accès universel et gratuit aux vaccins contre la COVID-19.
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Camille Garnier
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