En réponse à la déclaration publiée aujourd’hui par le Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), selon laquelle les pays pourront compter les dons de doses de vaccin non désirées dans le cadre de leur engagement d’aide étrangère, pour un coût indicatif de 6,72 dollars par dose :
« Cette directive est une double offense aux pays à revenus faibles ou intermédiaires. Tout d’abord, les pays riches ont acheté beaucoup plus de doses qu’ils ne pouvaient en utiliser malgré une offre limitée, empêchant ainsi des millions de personnes dans les pays moins favorisés de recevoir des vaccins vitaux. Maintenant, ces mêmes pays riches se retrouvent libres d’imputer tout don de doses non désirées à leur budget d’aide, au détriment d’autres dépenses d’aide essentielles. »
« Les pays riches devraient effectivement donner immédiatement les doses excédentaires aux pays à revenus faibles ou intermédiaires, mais pas au détriment du reste de l’aide dont ces pays ont absolument besoin pour sauver des vies. Non seulement c’est immoral, mais il y a de fortes chances d’échec si les dons remplacent l’aide qui aurait soutenu les systèmes de santé et d’autres coûts qui sont essentiels à la mise en place des campagnes de vaccination.
Par ailleurs, ces nouvelles consignes ne présentent pas assez de garanties. Elles pourraient permettre aux pays riches de comptabiliser des vaccins donnés comme une aide sans même qu’ils puissent être utilisés, par exemple s’ils sont donnés trop près de leur date d’expiration ou sans les équipements essentiels tels que les seringues. À eux tous, les pays du G7 disposent actuellement de plus de 240 millions de doses dont la date d’expiration est fixée à la fin du mois de février.
Bon nombre des gouvernements des pays riches auxquels s’appliquent ces directives sont également ceux qui continuent de bloquer les propositions visant à lever le monopole pharmaceutique pour encourager la production générique à grande échelle des vaccins COVID-19 dans les pays qui en ont le plus besoin; des propositions qui permettraient d’élargir l’accès aux vaccins, de faire baisser les prix et de réduire la nécessité des dons en premier lieu. Si la production générique de vaccins était autorisée, chaque tranche d’aide de 6,72 dollars permettrait d’acheter cinq doses de vaccin, au lieu d’une seule. »
Depuis le début de la pandémie, Oxfam-Québec soutient un accès universel et gratuit aux vaccins contre la COVID-19. Signez notre pétition, pour vous joindre aux milliers de personnes qui appuient cette demande!
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Camille Garnier
Agent des relations médiatiques et publiques
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Notes :
- Les sommes exprimées ici le sont en dollars américains.
- Dans une déclaration récente, Oxfam s’est joint à plus de 30 organisations du monde entier pour demander l’abandon du projet de comptabiliser les dons de vaccins Covid-19 excédentaires comme une aide, les membres du CAD de l’OCDE n’ayant pas réussi à se mettre d’accord.
- Selon les données d’Airfinity, les pays du G7 disposent de 241 millions de doses de vaccins COVID-19 qui expireront en mars 2022.
- Des experts ont estimé que le vaccin de Pfizer pourrait être produit pour un prix aussi bas que 1,18 dollar par dose : https://www.oxfam.org/en/press-releases/vaccine-monopolies-make-cost-vaccinating-world-against-covid-least-5-times-more