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15 avril 2019, Montréal – Alors qu’un mois s’est écoulé depuis le passage du cyclone Idaï, Oxfam et ses organisations partenaires locales au Mozambique continuent de trouver des milliers de personnes isolées, toujours privées d’aide ou de secours. Les équipes sur place, épuisées, décrivent des paysages similaires à ceux de « zones de guerre ».

Il y a quelques jours, dans le cadre du consortium COSACA et en partenariat avec l’organisation locale CECOHAS, Oxfam entreprenait un voyage de 24 heures en voiture, en motocyclette et en canot vers des communautés isolées de Zambézia, la province au nord de la ville de Beira. L’équipe a trouvé environ 2 000 personnes à Gentivo dont les besoins étaient criants et on estime qu’il y en a 4 000 autres auxquelles il est impossible d’accéder. Jusqu’à l’arrivée d’Oxfam, les survivantes et les survivants n’avaient eu aucun contact avec de l’aide externe. Ces populations luttaient contre la faim en se nourrissant de dattes, de noix de coco et des quelques petits poissons qu’elles pouvaient pêcher.

Dorothy Sang, directrice de la mobilisation humanitaire d’Oxfam, indique qu’Oxfam et d’autres organisations internationales prévoient maintenant de larguer des fournitures essentielles sur Gentivo.

« Le plus tragique dans tout ça, c’est que Gentivo n’est pas une anomalie, dit Mme Sang. Nous savons qu’il y a encore beaucoup d’autres personnes privées d’aide dans la région. Plus nous nous enfonçons dans des zones difficiles d’accès, plus nous trouvons de gens dans le besoin. Il s’agit de zones qui n’ont pas nécessairement été frappées de plein fouet par la catastrophe, mais les gens qui y vivent se trouvent déjà dans une pauvreté chronique et font face à d’énormes défis pour survivre. Ils risquent de tomber complètement dans l’oubli. »

LA MENACE DU CHOLÉRA

Oxfam et ses partenaires locaux au Mozambique ont réussi à atteindre plus de 50 000 personnes avec de l’eau propre, de l’approvisionnement d’urgence et des activités de santé publique pour aider à enrayer la propagation du choléra. Jusqu’à maintenant, plus de 4 000 cas de choléra ont été enregistrés. On estime qu’environ 1,85 million de personnes ont été touchées par le cyclone et que bon nombre d’entre elles sont toujours isolées. Oxfam s’inquiète donc que des milliers de gens ne puissent pas recevoir l’aide d’urgence dont ils ont besoin, en raison du manque de financement international.

DES DONS DOUBLÉS

Au Canada, la Coalition humanitaire, un regroupement de dix organismes canadiens d’aide internationale dont Oxfam-Québec fait partie, a lancé un appel aux dons. Elle a obtenu le soutien du gouvernement du Canada qui a annoncé qu’il doublerait les dons individuels jusqu’à concurrence de deux millions de dollars d’ici le dimanche 14 avril. À ce jour, seul 18 % du financement demandé par les Nations unies pour répondre à la crise a été obtenu.

« Nous remercions les Canadiennes et les Canadiens qui ont déjà fait preuve de solidarité avec les populations concernées et nous appelons les autres à se mobiliser et nous soutenir, affirme la coordonnatrice humanitaire d’Oxfam-Québec, Céline Füri. »

Les Canadiennes et Canadiens qui souhaiteraient manifester leur solidarité et appuyer Oxfam peuvent le faire ici.

« Après un mois, nous constatons toujours l’ampleur accablante de cette catastrophe, ajoute Dorothy Sang. Certains endroits ressemblent à des zones de guerre. Les ressources humanitaires manquent déjà. Les organismes d’aide doivent être dotés de ressources suffisantes pour pouvoir réagir à une crise qui prend de plus en plus d’ampleur. La demande de financement international se situe à 282 millions de dollars, mais les gouvernements en ont seulement promis 60 millions jusqu’à maintenant. Des milliers de personnes pourraient être oubliées si davantage de fonds ne sont pas débloqués bientôt. »

Selon Marcos Paulo do Amaral de CECOHAS, qui travaille avec Oxfam depuis 2013 : « Dans la région de Zambézia, de nombreuses communautés n’ont aucun accès à de l’aide humanitaire et sont complètement isolées et laissées pour compte. Ces gens ont besoin de pratiquement tout : nourriture, eau, refuges, systèmes d’assainissement et d’hygiène, soins de santé. »

Mme Sang affirme : « Ce qui est scandaleux et tragique est que, comme toujours, les communautés pauvres souffrent le plus. La communauté internationale doit faire preuve de solidarité envers les personnes touchées et envoyer immédiatement des fonds aux organisations sur le terrain, y compris les organisations locales qui sont en mesure d’atteindre les gens qui, de toute évidence, se sentent abandonnés. Il ne faut pas laisser cette intervention humanitaire se dégrader en raison d’un manque de soutien. »

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