pixel Facebook

Les grandes puissances économiques qui composent le G7 doivent 13 300 milliards de dollars aux pays à revenus faibles et intermédiaires pour financer l’action climatique, révèle Oxfam à la veille du sommet du G7 à Hiroshima, au Japon.

Alors que les pays riches ne paient pas leur dû, ils exigent que les pays du Sud versent collectivement 232 millions de dollars par jour pour rembourser leurs dettes jusqu’en 2028. Si ces pays n’étaient pas accablés par le poids de la dette, ils pourraient consacrer ces sommes colossales aux soins de santé, à l’éducation et à la lutte contre les effets du changement climatique, entre autres.

« Les pays riches du G7 aiment se présenter comme des sauveurs, mais ils pratiquent en réalité un double standard : ils ne respectent pas eux-mêmes les règles qu’ils imposent aux autres. Chaque jour, les pays du Sud versent des centaines de millions de dollars aux pays du G7 et à leurs riches banquiers. Cela doit cesser. »

Amitabh Behar

Directeur général par intérim d'Oxfam International

Les dirigeants du G7 se réunissent à un moment où des milliards de travailleurs et travailleuses à travers le monde voient leur salaire baisser tout en étant confrontés à une hausse considérable du prix de produits de base, dont les denrées alimentaires. La faim dans le monde a augmenté pour la cinquième année consécutive, tandis que l’extrême richesse et l’extrême pauvreté ont augmenté simultanément pour la première fois en 25 ans.

Des décennies de promesses non tenues

On estime que les pays du G7 doivent 8700 milliards de dollars aux pays à revenus faibles et intermédiaires pour les pertes et dommages dévastateurs que leurs émissions excessives de carbone ont causés, en particulier dans les pays du Sud. Après 30 ans d’impasse, les pays riches ont accepté, lors de la COP26, de créer un fonds pour les pertes et préjudices liés à la crise climatique, mais d’énormes questions subsistent quant à son fonctionnement.

Les pays riches ne respectent pas non plus la promesse faite depuis longtemps de fournir 100 milliards de dollars par an entre 2020 et 2025 pour aider les pays les plus pauvres à s’adapter au changement climatique.

En 1970, les pays riches ont accepté de consacrer 0,7 % de leur revenu national brut (RNB) à l’aide internationale. Depuis ce temps, les pays du G7 ont omis de verser 44 900 milliards de dollars aux pays les plus pauvres du monde, soit plus de la moitié de ce qui avait été promis.

« Cet argent aurait pu être un facteur de transformation. Il aurait permis d’envoyer plus d’enfants à l’école, de financer des hôpitaux et des médicaments vitaux, d’améliorer l’accès à l’eau et aux routes, de favoriser l’agriculture et la sécurité alimentaire, et bien d’autres choses encore. Le G7 doit payer son dû. Il ne s’agit pas de bienveillance ou de charité, mais d’une obligation morale. »

Amitabh Behar

Directeur général par intérim d'Oxfam International

La faim extrême et la richesse extrême augmentent

Quelque 258 millions de personnes dans 58 pays souffrent actuellement d’insécurité alimentaire aiguë, soit une augmentation de 34 % par rapport à l’année dernière. Seulement en Afrique de l’Est, la sécheresse et les conflits ont poussé 36 millions de personnes dans la faim extrême, soit presque l’équivalent de la population du Canada. Oxfam estime que jusqu’à deux personnes meurent de faim chaque minute en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Soudan du Sud.

Dans les pays riches, la réalité est tout autre. Le G7 compte au moins 1123 milliardaires dont la fortune cumulée s’élève à 6500 milliards de dollars. Leur richesse a augmenté de 45 % en termes réels au cours des dix dernières années. Un impôt sur la fortune de 2 % pour les millionnaires du G7 et de 5 % pour les milliardaires pourrait générer 900 milliards de dollars par an, une somme qui pourrait être utilisée pour soutenir les services à la population et les mesures d’adaptation au changement climatique dans les pays qui en ont le plus besoin.

Oxfam demande aux gouvernements du G7 de prendre immédiatement les mesures suivantes :

  • Annuler la dette des pays à revenus faibles et intermédiaires.
  • Revenir à l’objectif d’aide de 0,7 % du RNB, payer les arriérés d’aide et respecter leur engagement de fournir 100 milliards de dollars par an pour aider les pays les plus pauvres à faire face au changement climatique.
  • Introduire un impôt supplémentaire pour les personnes et les entreprises les plus riches.

Vous avez une demande média?

Josianne Bertrand
Agente des relations médiatiques et publiques
Cellulaire: 514 606-4663
Courriel: josianne.bertrand@oxfam.org

Notes :

  • Consultez la note méthodologique d’Oxfam (en anglais seulement).
  • Oxfam calcule qu’au moins 27 400 milliards de dollars supplémentaires sont nécessaires d’ici 2030 pour combler les déficits de financement dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la protection sociale et de la lutte contre le changement climatique dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Cela représente un déficit de financement annuel de 3900 milliards de dollars. Pour plus d’information, consultez le document d’Oxfam intitulé False Economy: Financial wizardry won’t pay the bill for a fair and sustainable future.
  • En 2009, les pays riches ont accepté de fournir 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour aider les pays pauvres à faire face au changement climatique. Cette échéance a ensuite été repoussée à 2025, année à laquelle devait être fixé un nouvel objectif mondial de financement de la lutte contre le changement climatique.
  • Bien que les ministres du G7 aient récemment réaffirmé leur engagement à atteindre l’objectif de financement de la lutte contre le changement climatique, Oxfam estime que le G7 pourrait avoir accumulé un manque à gagner de 72 milliards de dollars sur sa « juste part » de l’objectif de 100 milliards de dollars entre 2020 et 2023. Pour ne rien arranger, la majeure partie de l’argent a été fournie sous forme de prêts, souvent aux taux du marché, ce qui a aggravé la crise de la dette dans les pays à revenus faibles et intermédiaires.
  • Selon le plus récent Rapport mondial sur les crises alimentaires du Programme alimentaire mondial, 258 millions de personnes dans 58 pays et territoires étaient confrontées à une insécurité alimentaire aiguë à un niveau de crise ou pire en 2022, contre 193 millions de personnes dans 53 pays et territoires en 2021.
  • Toutes les sommes sont exprimées en dollars américains
Skip to content