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14 mai 2021 – Les civils paient une fois de plus le prix de l’incapacité des dirigeants politiques à négocier une paix juste et durable pour les populations palestiniennes et israéliennes. Au lieu de cela, nous assistons à un nouveau cycle de violence et de destruction qui aggrave les violations des droits humains, la pauvreté et la souffrance, en particulier pour une génération perdue d’enfants et de jeunes Palestiniennes et Palestiniens.

 « La population palestinienne de Gaza a enduré trois guerres successives rien qu’au cours des dix dernières années”, a déclaré Laila Barhoum, conseillère politique d’Oxfam à Gaza. Nous sommes fatigués. Jour après jour, nous regardons les bombes tomber sur les maisons où vivent nos amis et notre famille et sur les bâtiments où travaillent nos collègues, en nous demandant si nous serons les prochains. Et jour après jour, nous attendons en vain la condamnation sans équivoque de la communauté internationale qui ne vient jamais. Lorsqu’un cessez-le-feu est finalement déclaré, nous nous extrayons à nouveau des décombres et commençons à reconstruire, pour attendre qu’un autre cycle de bombardements vienne détruire ce que nous avons fait. »  

Oxfam appelle à un arrêt immédiat de toutes les violences. Toutes les parties doivent respecter et adhérer à leurs obligations en vertu du droit humanitaire international et des principes de distinction, de précaution et de proportionnalité dans l’usage de la force. La communauté internationale doit immédiatement œuvrer pour mettre fin à la fois à l’escalade actuelle des hostilités et aux violations sous-jacentes des droits de l’homme, ainsi qu’aux politiques systémiques d’oppression et de discrimination qui en sont à l’origine, y compris l’occupation. 

Avant même que la violence n’éclate, les familles de Gaza étaient préoccupées par leur survie quotidienne alors qu’elles observaient le mois sacré du Ramadan au milieu de la pandémie de Covid-19 et d’un blocus de 14 ans. Cette semaine, elles ont célébré l’Aïd à l’ombre des bombardements aériens continus qui ont tué 83 Palestiniennes et Palestiniens – dont 17 enfants – et en ont blessé 487, dont 115 enfants. Si la violence se poursuit, de nombreux civils innocents de Gaza perdront la vie et des milliers d’autres verront leur vie menacée par l’arrêt de l’économie et des services publics. Sept Israéliennes et Israéliens sont morts dans des attaques à la roquette – dont deux enfants – et 104 ont été blessés. Les communautés à travers Israël vivent dans la peur des roquettes aveugles, tandis que la violence intercommunautaire alarmante augmente dans plusieurs villes d’Israël.

Les citoyens palestiniens d’Israël qui sont descendus dans la rue pour protester contre les politiques systémiques de discrimination du gouvernement israélien à l’égard des personnes palestiniennes dans le territoire palestinien occupé et en Israël ont été confrontés à la même force excessive que celle utilisée contre les personnes manifestantes à Jérusalem. 

Cette escalade ne doit pas occulter les causes sous-jacentes de la violence, mais au contraire nous obliger à redoubler d’efforts pour y remédier. Les violations dont le monde est témoin sont le résultat direct de semaines de brutalité et de force excessive de la part des colons et de la police israélienne à l’encontre des fidèles, du personnel médical et des personnes manifestantes palestiniennes à Jérusalem-Est occupée, ainsi que des efforts visant à transférer de force les résidentes et résidents de Sheikh Jarrah de leurs maisons. Elles sont également le résultat d’années d’impunité pour les violations israéliennes des droits humains et d’un manque de pression internationale sur Israël pour qu’il s’acquitte de ses obligations juridiques internationales en tant que puissance occupante, à savoir protéger tous les civils sous son contrôle.  

Dans l’ensemble du territoire palestinien occupé, les Palestiniens sont victimes d’une oppression et d’une discrimination quotidiennes et systémiques, qui relèvent de la politique de l’État israélien. Ils sont privés de leurs droits fondamentaux à la liberté de mouvement, à la liberté de culte et à la liberté de se réunir et de s’exprimer pacifiquement. Les habitants de Gaza sont pris au piège du siège et n’ont nulle part où fuir pour être en sécurité. À Jérusalem-Est et dans de nombreuses parties de la Cisjordanie, ils risquent quotidiennement d’être déplacés de force de leurs maisons, dans le cadre d’une action soutenue par l’État en faveur des organisations de colons qui cherchent à chasser les populations palestiniennes de leurs terres. Il s’agit là de violations manifestes du droit international.  

Les mots comptent, mais ils ne suffisent pas. La communauté internationale a le devoir de condamner rapidement et sans équivoque toutes les violations des droits humains et du droit international, où qu’elles se produisent et à tout moment. Les gouvernements doivent aussi prendre des mesures audacieuses pour mettre fin à l’impunité et demander des comptes à ceux qui violent le droit international. Leur manque de courage politique favorise directement l’escalade de la série de représailles qui place les civils dans la ligne de mire des roquettes aveugles et des frappes aériennes militaires.   

« Quand les gens me disent de rester en sécurité pendant ces bombardements, je me dis toujours : comment exactement ? a déclaré Laila Barhoum, conseillère politique d’Oxfam à Gaza. Je n’ai pas de Dôme de fer pour me protéger, pas d’abri anti-bombes pour me mettre à l’abri, et aucun endroit pour fuir ma maison, parce que nous sommes coincés par des murs de béton sur trois côtés et la mer Méditerranée sur le quatrième. C’est cette réalité que nous devons faire comprendre au monde, afin que nous puissions cesser d’appliquer un double standard lorsqu’il s’agit de condamner le meurtre de notre peuple et de protéger nos droits humains. »

Les équipes d’Oxfam en Territoire palestinien occupé travaillent à soutenir la population notamment en fournissant de l’aide d’urgence à celles et ceux qui ont perdu leur maison ou leur source de revenu ainsi qu’en reconstruisant les réseaux d’eau détruits par les bombardements.

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Notes:

Depuis le début des récentes violences à Gaza le lundi 10 mai (au jour du jeudi 13 mai, 11h00 CET) :

  • 83 personnes ont été tuées à Gaza par des frappes aériennes et des bombardements israéliens, dont 17 enfants et 7 femmes, et 487 personnes ont été blessées, dont 115 enfants.
  • 7 tués en Israël par des roquettes lancées depuis Gaza, dont 2 enfants et 104 blessés.
  • 1 160 roquettes et obus de mortier lancés sur Israël par des militants du Hamas depuis Gaza, dont environ 240 ont atterri en mer ou dans la bande de Gaza.
  • Des centaines de frappes aériennes militaires menées par Israël sur des sites de la bande de Gaza.
  • 483 Palestiniens des villes de Cisjordanie ont été hospitalisés à la suite de confrontations avec l’armée israélienne dans la nuit de mercredi à jeudi.
  • 374 personnes ont été arrêtées lors d’affrontements dans diverses villes d’Israël et de Jérusalem-Est dans la nuit de mercredi à jeudi.
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