Montréal, jeudi 24 octobre – La conférence de reconstitution du Fonds vert pour le climat s’ouvre aujourd’hui à Paris pour deux jours. Oxfam déplore que les pays riches qui polluent, comme le Canada (mais aussi l’Australie, les États-Unis et les Pays-Bas), soient en train de léser de plusieurs milliards de dollars les pays pauvres, en négligeant de leur fournir l’aide promise pour réduire leurs émissions et s’adapter à la crise climatique.
Pour rappel, le Fonds vert pour le climat a été conçu en 2010 comme le principal canal de financement multilatéral permettant aux pays riches d’aider les pays pauvres à faire face à la crise climatique. À ce jour, les pays riches se sont engagés à verser 7,5 milliards de dollars au Fonds vert pour le climat pour son prochain cycle budgétaire de quatre ans. Ces promesses ne représentent que la moitié des 15 milliards de dollars qu’Oxfam estime nécessaires pour financer les quelque 300 projets actuellement à l’étude.
En comparaison, l’Allemagne, la France, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède ont doublé leurs contributions initiales de 2014-2015.
- Les contributions de l’Autriche, du Canada et des Pays-Bas ne représentent qu’un tiers de leur juste part, d’après les estimations d’Oxfam. Ces estimations sont basées sur la responsabilité relative d’un pays (exprimée en émissions cumulées depuis 1990), sur sa capacité relative (exprimée en part du Produit intérieur brut mondial – PIB mondial) et sur sa volonté de contribuer (exprimée en part de l’Aide publique au développement mondiale – APD mondiale).
- L’Australie a indiqué qu’elle se rangera aux côtés des États-Unis, en refusant de contribuer à ce nouveau cycle budgétaire.
- Des pays comme la Belgique, la Finlande, l’Italie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Portugal et la Suisse n’ont pas encore annoncé le montant de leur contribution.
Le Canada, pas encore à la hauteur de l’enjeu climatique
« Le Canada doit se montrer à la hauteur de l’enjeu climatique et prendre sa part dans les efforts de soutien aux pays en développement en augmentant sa contribution au Fonds vert pour le climat, explique Anne Duhamel, directrice Politiques et campagnes d’Oxfam-Québec. Un tel soutien peut être une question de vie ou de mort pour les communautés pauvres qui sont les premières à subir les effets des changements climatiques et qui luttent pour survivre. »
« Bien qu’Oxfam ait reconnu l’effort effectué par le gouvernement canadien l’an dernier, force est de constater que la contribution canadienne reste largement insuffisante au vu du poids économique du Canada et de ses émissions au cours des dernières décennies, ajoute Anne Duhamel. Alors qu’un demi-million de personnes se sont mobilisés pour le climat, il y a moins d’un mois au Québec, il est temps pour le Canada d’entendre cet appel et de passer des paroles aux actes. »
Au cours des quatre dernières années, plus de 110 projets mis en œuvre dans des pays en développement ont bénéficié du soutien financier du Fonds vert pour le climat. Parmi eux figurent par exemple des projets destinés à développer l’énergie solaire au Nigéria et au Mali, à restaurer des forêts au Honduras et à mettre en place des systèmes agricoles plus résilients au Bhoutan et au Bélize.