Oxfam prévient qu’un siège total de Gaza entraînera une catastrophe humanitaire et appelle le gouvernement du Canada à œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu. L’annonce faite hier par le gouvernement israélien, en réponse aux effroyables attaques du Hamas, empêchera toute nourriture, eau, électricité et carburant d’atteindre une population déjà appauvrie. Le siège s’ajoute au blocus actuel de Gaza, qui dure depuis 16 ans.
La journée la plus meurtrière de l’histoire d’Israël a causé la mort de plus de 800 personnes en Israël et 700 personnes à Gaza, tandis que de nombreuses autres ont été blessées. Cela survient au cours de ce qui a déjà été l’année la plus meurtrière en Cisjordanie et désormais à Gaza. Oxfam-Québec condamne toute violence sur les populations civiles qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes et a suspendu toutes ses activités humanitaires et de développement à Gaza en raison des frappes aériennes et des violences en cours.
Mustafa Tamaizeh, directeur pays par intérim d’Oxfam dans le territoire palestinien occupé et en Israël, a déclaré :
« Oxfam est horrifiée par les récentes attaques. La violence n’ouvre jamais la voie à la paix. La communauté internationale doit utiliser tous les outils diplomatiques à sa disposition pour obtenir un cessez-le-feu immédiat.
La décision de mettre en œuvre un « siège total » par le gouvernement israélien, en plus du blocus en cours, privera davantage les civils de Gaza de biens essentiels comme la nourriture, l’eau et l’électricité. Il s’agit d’une punition collective infligée à une population qui n’assume aucune responsabilité dans la violence et qui est illégale au regard du droit international humanitaire. Cela ne contribuera pas à la paix et à la sécurité, mais attisera davantage les flammes de cette crise. »
L’ONU a signalé que plus de 180 000 personnes sont actuellement déplacées à Gaza. Parmi elles, 135 000 ont trouvé refuge dans des écoles déjà occupées par les agences humanitaires des Nations Unies. Les familles sont confrontées à de graves pénuries de nourriture, d’eau et d’installations sanitaires. Nombre d’entre elles sont piégées dans leurs maisons, sans nulle part où fuir.
« Une vie humaine est une vie humaine. La violence infligée aux populations civiles est contraire au droit international et doit être condamnée peu importe sa provenance. Le Canada doit demander un cessez-le-feu immédiatement afin de stopper les pertes de vies israéliennes et palestiniennes. »
« Au-delà des mesures immédiates pour sauver des vies, ce sont les causes structurelles de cette violence que le Canada doit aborder par son action internationale : l’expansion des colonies illégales, le blocus sur Gaza, l’occupation qui dure depuis plus d’un demi-siècle. »
L’unique centrale électrique de Gaza, essentielle au fonctionnement des services essentiels tels que l’eau et l’assainissement, ne fonctionnait déjà que quatre heures par jour avant l’escalade des hostilités. Sans carburant, elle est sur le point de s’arrêter complètement, ce qui aura des conséquences désastreuses pour les hôpitaux et les établissements de santé qui dépendent fortement de générateurs pour les équipements médicaux vitaux tels que les systèmes d’assistance respiratoire.
Les dégâts causés par les frappes aériennes ont perturbé les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement, déjà rares, pour plus de 400 000 personnes. La station d’épuration des eaux usées du nord de Gaza a été mise à l’arrêt, entraînant le rejet d’eaux usées dans la mer.
« Il est grand temps de briser le cycle de guerre suivi de trêves temporaires et d’annonces d’aide humanitaire, qui ne sont que des pansements. À la place, la communauté internationale doit enfin s’attaquer aux causes profondes de l’injustice et de la violence perpétrées sous l’occupation. »
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Khoudia Ndiaye
Directrice des communications
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