Montréal, 3 novembre 2023 – Oxfam exprime de profondes inquiétudes pour la vie d’environ 500 000 Palestinien·nes, ainsi que pour plus de 200 otages Israélien·nes et des ressortissant·es d’autres nationalités, actuellement piégé·es dans un
« siège dans un siège » dans le nord de la bande de Gaza.
Les forces israéliennes ont imposé un blocus complet sur la ville de Gaza et la région nord, coupant l’enclave en deux, depuis le mur frontalier jusqu’à la mer. Hier, un membre du personnel d’Oxfam a partagé un récit poignant de sa famille.
« Nous avons échappé à la mort deux fois aujourd’hui. (Nous sommes) comme des rats en cage. La ville de Gaza est fermée. Nous avons appris que des personnes qui se rendaient dans le sud pour trouver un abri ont été prises pour cible lors d’une frappe aérienne et tuées. On dirait qu’ils s’apprêtent à bombarder intensément la région. Shifa est un cauchemar, avec des égouts qui débordent. Les mouches sont comme des bodybuilders, énormes, elles sont si grosses et grouillent partout, insensibles à nos tentatives de les chasser. La “zanana” (le son des drones militaires) est assourdissante et ne quitte jamais le ciel ».
Le travailleur humanitaire d’Oxfam, Alhasan Swairjo, qui a réussi à contacter ses collègues depuis l’endroit où il s’est réfugié avec sa famille dans le nord de la bande de Gaza, a enregistré une note vocale :
« Nous partageons les ressources avec dix autres familles. Les magasins sont presque vides. Il n’y a pas de produits frais en ville. Nous dépendons de la nourriture en conserve. Les boulangeries n’ont pas d’électricité et n’ont qu’une quantité limitée de carburant – un jour, deux jours, cinq jours – nous ne savons pas. Nous faisons du pain à la maison, mais nous ne savons pas si nous aurons assez de gaz dans les prochains jours. Nos enfants souffrent, ils ne comprennent pas pourquoi nous avons déménagé, pourquoi Israël nous tire dessus. Nous ne pouvons pas donner une explication satisfaisante à tout cela. Maintenant, nous luttons pour survivre, nos enfants luttent pour survivre ».
La décision d’Israël de priver les civils de Gaza de biens essentiels à leur survie, tels que la nourriture, l’eau, le carburant, les médicaments et autres aides, constitue une punition collective et une violation du droit international humanitaire. L’ordre d’évacuation du 13 octobre ne diminue pas le statut protégé des civils qui ne peuvent ou ne veulent pas partir et est probablement contraire aux obligations légales d’Israël, étant donné les dangers supplémentaires qu’il a créés.
Les communications sont si sporadiques qu’elles ne permettent pas d’assurer la responsabilité et l’imputabilité. Les civils ne devraient jamais être la cible d’attaques et, s’ils choisissent de rester chez eux, ils ont le droit de le faire en toute sécurité. Oxfam craint qu’il y ait un risque supplémentaire pour la vie des civils dans le nord de Gaza.
Oxfam finance et entretient des contacts intermittents avec plusieurs organisations partenaires qui opèrent encore dans le sud de la bande de Gaza, ce qui permet d’acheminer une aide locale aux familles. Cependant, l’aide humanitaire est pratiquement impossible dans le nord.
Les plus de deux millions de personnes désormais entassées dans la partie sud de Gaza font également face à une situation dangereuse, chaotique et incertaine, avec un manque d’eau, de nourriture, de médicaments et de carburant.
L’unique point de passage de Rafah vers et depuis l’Égypte est ouvert est un filet d’aide, augmenté hier à 102 camions après de nombreuses tractations diplomatiques, mais cela est loin de suffire pour répondre aux besoins massifs et toujours croissants de la population. Les réserves de farine de blé à Gaza sont maintenant si faibles qu’elles risquent de s’épuiser en une semaine.
Oxfam condamne le Hamas pour son attaque du 7 octobre, au cours de laquelle 1 400 Israéliens, principalement des civils, ont été tués, ainsi que la prise de plus de 200 otages. Toutes ces actions vont à l’encontre du droit humanitaire international. Tous les otages détenus par le Hamas et les groupes armés devraient être libérés immédiatement et sans condition.
Oxfam condamne Israël pour son évacuation du nord de Gaza – qui équivaut à un transfert forcé – ainsi que pour ses frappes aériennes et son offensive terrestre qui ont coûté la vie à plus de 9 000 Palestiniens et qui ont blessé de nombreuses autres personnes, dont 6 086 femmes et enfants, au 2 novembre. La crise militaire entre Israël et le Hamas et le siège qui s’ensuit ont provoqué une catastrophe humanitaire à Gaza. Israël utilise la faim comme arme de guerre, ce qui constitue un crime au regard du droit humanitaire international et qui n’est pas atténué par la reprise d’une petite quantité d’aide via Rafah.
Oxfam appelle à un cessez-le-feu immédiat, à l’octroi d’un accès humanitaire et d’aide, et demande à la communauté internationale de faire pression pour mettre fin à l’occupation prolongée du territoire palestinien par Israël, y compris la levée du blocus de Gaza.
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