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« Plus de 80 % de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté » selon Oxfam

Montréal, 12 mars 2019 – Oxfam et le Danish Refugee Council (DRC) appellent aujourd’hui les États et les bailleurs à fournir davantage de fonds pour aider les Syriennes et les Syriens à reconstruire leur vie après huit ans de conflit. Les ONG internationales demandent également au gouvernement syrien d’autoriser les organisations humanitaires à accéder à toutes les communautés qui ont besoin d’aide à travers le pays.

Ces demandes figurent dans un nouveau rapport (en anglais) publié aujourd’hui, à l’aube de la conférence sur la Syrie qui se tient ce jeudi 14 mars, à Bruxelles. Les dirigeants internationaux se réuniront à cette occasion afin de discuter de l’avenir de la Syrie et de la région en général. Cette semaine marque également les huit ans du début du conflit en Syrie.

Près de 12 millions de Syriennes et de Syriens dépendent de l’aide humanitaire

Bien que l’intensité des combats ait diminué dans une grande partie de la Syrie, 11,7 millions de personnes dépendent toujours de l’aide humanitaire. Plus de 60 % de ces personnes vivent dans des zones contrôlées par le gouvernement syrien. Un grand nombre de maisons et d’écoles ont été détruites, des quartiers entiers se retrouvent sans eau courante ni infrastructure d’assainissement, et de nombreuses personnes n’ont plus les moyens de gagner leur vie ou de nourrir leur famille. 

Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), plus de 80 % de la population syrienne vit actuellement en dessous du seuil de pauvreté; plus d’une école sur trois a été détruite ou endommagée et plus de deux millions d’enfants ne sont pas scolarisés.

Malgré l’ampleur des besoins, les gouvernements étrangers et les autres bailleurs se montrent peu enclins à financer des travaux de reconstruction du pays, en particulier dans les zones contrôlées par le gouvernement syrien. Ainsi, des millions de Syriennes et de Syriens continueront à rester dépendants de l’aide humanitaire pendant quelque temps encore.

Le directeur pays d’Oxfam en Syrie, Moutaz Adham, indique à ce sujet : « Des fonds sont nécessaires pour aider la population syrienne à se relever de huit années d’un conflit brutal et sanglant. Cette aide doit permettre aux Syriennes et aux Syriens de nourrir leur famille et d’envoyer leurs enfants à l’école. Ils ne réclament pas la charité, mais une main tendue pour reprendre le chemin de l’autonomie. »

« Les programmes d’urgence sont bien sûr nécessaires, mais avec les années qui passent et les souffrances qui ne cessent de s’accentuer, ces programmes doivent également s’accompagner de projets de développement durable, ajoute la directrice des politiques d’Oxfam-Québec, Anne Duhamel. Seuls des projets s’inscrivant dans un calendrier d’actions à moyen et long terme permettront aux populations déplacées de retourner dans leur communauté et d’y retrouver des conditions de vie acceptables. »

L’accès des ONG reste difficile

Le gouvernement syrien continue d’imposer des restrictions aux organisations humanitaires. En raison de son système d’approbation opaque et complexe pour avoir accès à une région ou à une communauté, les organisations humanitaires sont confrontées à d’énormes difficultés pour faire parvenir l’aide aux personnes qui en ont besoin à travers le pays.

« Les équipes d’Oxfam sur place n’ont d’autre choix que de négocier au quotidien avec les représentants du gouvernement syrien, et de s’engager dans des discussions complexes et délicates, explique Anne Duhamel. Il est urgent que le gouvernement syrien facilite l’accès des ONG aux populations syriennes afin qu’elles puissent les soutenir dans la remise en service des infrastructures essentielles, comme l’approvisionnement en eau, l’éducation et les soins de santé. »

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