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L’ordre d’évacuation lancé aujourd’hui par Israël à l’intention de toutes les personnes vivant dans la ville de Gaza est illégal et impossible à réaliser, affirme Oxfam.
Les tracts largués du ciel ou publiés sur les réseaux sociaux laissent présager de graves conséquences, une scène bien trop familière à Gaza où chaque ordre de déplacement a été suivi de nouvelles vagues de destruction et de pertes humaines massives.
L’intention d’Israël de concentrer environ un million de personnes supplémentaires dans de minuscules « camps » déjà surpeuplés et mal équipés est illusoire, puisque seuls 42,8 kilomètres carrés (moins de 12 % de la bande de Gaza) sont alloués à cette prétendue « zone humanitaire » où les gens sont censés s’installer. Cette zone est située dans la partie sud de la bande de Gaza, alors que la plupart des infrastructures humanitaires et d’urgence restantes sont actuellement situées dans la partie centrale du territoire, ce qui limiterait encore davantage l’accès à l’aide alors que des milliers de personnes souffrent de la famine.
Ce plan est non seulement inhumain, mais aussi physiquement impossible à mettre en œuvre. Il aggraverait la famine et la propagation des maladies, et constituerait une violation flagrante du droit international humanitaire.
Il s’agit du plus récent chapitre d’une politique délibérée du gouvernement israélien consistant à utiliser la famine et les déplacements forcés massifs, la nourriture et l’eau comme armes de guerre. Les déplacements forcés ne sont pas un moyen de pression destiné à remplacer les négociations et constituent une punition collective, rappelle Oxfam.
« Les ordres de déplacement en cours et le fait de pousser les gens plus profondément dans de prétendues zones humanitaires qui n’ont jamais été sûres rendent presque impossible l’acheminement efficace de l’aide. Le siège imposé par Israël et les restrictions sévères imposées à l’entrée de l’aide font en sorte que les personnes qui se trouvent déjà dans ces zones manquent des services les plus élémentaires, avant même que des centaines de milliers d’autres ne soient contraintes de se réfugier au même endroit. »
Les partenaires d’Oxfam attaqués
Le Dr Umaiyeh Khammash, directeur de Juzoor, un partenaire d’Oxfam qui œuvre à Gaza pour promouvoir la santé en tant que droit humain fondamental, prédit que « les jours à venir entraîneront inévitablement davantage de pertes humaines et une détérioration encore plus grave de la santé et du bien-être de la population ».
« La santé mentale de la population s’effondre sous le poids d’un traumatisme prolongé : les gens vivent chaque jour une réalité cauchemardesque faite de peur, de chocs et de désespoir, ils ne sont en sécurité nulle part, dans une crise qui laissera des cicatrices profondes, non seulement sur cette génération, mais aussi sur les générations à venir. »
La catastrophe humanitaire s’aggrave
Beaucoup de ceux qui ont déjà reçu l’ordre de quitter leur domicile sont trop affaiblis par la famine, n’ont pas les moyens de payer les frais de transport exorbitants pour déménager ou ne veulent pas partir vers une zone déjà surpeuplée dont la sécurité n’est pas garantie.
« Alors que la catastrophe humanitaire à Gaza s’aggrave d’heure en heure, il faut mettre fin à cette violence et à ces privations. »
« Il faut cesser immédiatement toutes les opérations de déplacement forcé et acheminer à grande échelle de la nourriture, de l’eau, des médicaments, du matériel indispensable à la réparation des infrastructures hydrauliques et du carburant. »
Oxfam appelle à un cessez-le-feu immédiat et permanent ainsi qu’à la libération de toutes les personnes otages et prisonnières détenues illégalement. La violence et les souffrances inimaginables que subit la population de Gaza depuis plus de 700 jours doivent cesser immédiatement. L’inaction des États est un échec moral. Tant qu’ils resteront silencieux et continueront à fournir un soutien militaire à Israël, ils se rendront complices du génocide qu’Israël est en train de commettre à Gaza.
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