Oxfam appelle au rétablissement immédiat du cessez-le-feu et à la levée du siège imposé à la bande de Gaza, où les opérations humanitaires sont lourdement entravées par la reprise de l’assaut militaire israélien.
Au septième jour de la reprise des hostilités, le bilan des 50 000 morts vient d’être franchi et continue de s’alourdir de jour en jour. L’acheminement de l’aide humanitaire est suspendu, l’électricité est coupée dans tout le territoire et des milliers de personnes sont de nouveau forcées de se déplacer pour fuir les violences. Oxfam est gravement préoccupée par le risque de famine qui plane sur la population assiégée de Gaza.
Oxfam appelle à un nouveau cessez-le-feu et demande à Israël de lever le siège qui bloque à nouveau l’acheminement de l’aide humanitaire depuis 23 jours.
Les autorités israéliennes refusent l’entrée aux camions chargés de 63 000 tonnes de nourriture pour 1,1 million de personnes. Les opérations ont dû être interrompues dans des domaines vitaux tels que la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, la promotion de l’hygiène et les travaux de réparation des infrastructures d’eau endommagées.
« Oxfam, par l’intermédiaire de ses partenaires, a tout de même été en mesure de mettre en place un système de distribution d’eau d’urgence par camion dans la bande de Gaza et de maintenir d’autres programmes d’aide, malgré les graves difficultés auxquelles tous les travailleurs humanitaires sont actuellement confrontés. »
Les nouveaux bombardements israéliens sur les zones résidentielles, notamment Jabaliya et Khan Younès, ont tué près de 700 personnes, dont au moins 200 enfants, depuis le 18 mars. Les autorités israéliennes ont décrété de nouveaux ordres de déplacement forcé, obligeant environ 120 000 personnes à fuir sur au moins 37 % du territoire de Gaza. Ces ordres provoquent la panique et le chaos en l’absence de tout endroit pour se réfugier en sécurité.
Les entrepôts d’Oxfam et de ses partenaires contenant des colis alimentaires sont presque vides. Les autorités israéliennes ont refusé de laisser entrer six unités de dessalement de l’eau et sept camions d’eau et d’infrastructures sanitaires acheminés par Oxfam, alors que 85 % des infrastructures sanitaires ont été détruites par les frappes israéliennes.
Un partenaire d’Oxfam dans le domaine de la santé à Gaza, Juzoor for Health and Social Development, a vu son centre de Jabaliya détruit par une frappe aérienne le 18 mars. Il accueillait plus de 1 000 patients par jour.
Lors d’une autre attaque survenue dimanche, trois opérateurs d’égouts de la municipalité d’Abasan Al Kabira travaillant avec un partenaire d’Oxfam, Coastal Municipalities Water Utility (CMWU), ont été tués alors qu’ils effectuaient leur travail. Leur camion, clairement identifié, a été détruit par une attaque de l’armée israélienne.
« Depuis 535 jours, Israël utilise systématiquement l’aide vitale comme une arme en infligeant une punition collective à la population de Gaza. Le refus de fournir de la nourriture, de l’eau, du carburant et de l’électricité est un crime de guerre et un crime contre l’humanité. »
« Nombreux sont ceux qui, au sein de la communauté internationale, favorisent cette situation par leur silence, leur inaction et leur complicité. »
Oxfam réclame un nouveau cessez-le-feu permanent et la levée de tous les obstacles entravant l’acheminement de l’aide humanitaire à la population de Gaza.
Notes aux journalistes
- Depuis le 2 mars, les autorités israéliennes ont réimposé un siège total à la bande de Gaza. Elles interdisent l’entrée de tout matériel humanitaire de base, y compris l’eau, la nourriture, les fournitures médicales et le carburant, ainsi que l’entrée de tout matériel commercial.
- Le 10 mars, les autorités israéliennes ont coupé l’alimentation électrique de la seule grande usine de dessalement d’eau potable encore fonctionnelle. À l’exception de cette dernière alimentation électrique intermittente de l’usine de dessalement, la bande de Gaza est privée d’électricité depuis le 11 octobre 2023.
- Selon l’Autorité palestinienne de l’eau, 85 % des infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement de Gaza ont été détruites par les bombardements israéliens.
- Selon le rapport IPC Special Snapshot, le risque de famine persiste dans toute la bande de Gaza. Compte tenu de la récente recrudescence des hostilités, on craint de plus en plus que ce scénario catastrophe ne se concrétise.
- Le bilan des victimes à Gaza s’appuie sur les rapports du ministère palestinien de la Santé du 24 mars, tandis que le nombre d’enfants ayant perdu la vie a été rapporté par l’UNICEF le 21 mars.
- Oxfam travaille avec 19 organisations partenaires dans la bande de Gaza. Entre le 20 janvier et le 28 février 2025, Oxfam a pu venir en aide à 181 622 personnes dans la bande de Gaza, notamment par des services d’eau et d’assainissement et la distribution de colis alimentaires.
- Depuis la rupture du cessez-le-feu par Israël le 18 mars, les déplacements du personnel d’Oxfam ont été sévèrement restreints. Cette semaine, les programmes soutenus par Oxfam à Gaza, y compris ceux de nombreux partenaires, ont été gravement affectés. Oxfam est toujours en mesure d’assurer le transport de l’eau par camion et la distribution d’argent, mais dans des conditions très risquées.
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