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Les 1 % les plus riches de la planète ont vu leur fortune augmenter de plus de 33 900 milliards de dollars en termes réels depuis 2015, soit 22 fois le montant nécessaire chaque année pour éradiquer la pauvreté à travers le monde, révèle une nouvelle analyse d’Oxfam.  

Oxfam dénonce la mainmise de la finance privée sur les efforts de développement, alors que plus de 3,7 milliards de personnes vivent toujours dans la pauvreté dix ans après l’adoption des Objectifs de développement durable.  

La note d’information d’Oxfam, intitulée Des profits privés au pouvoir public : Financer le développement, pas l’oligarchie, est publiée alors que se déroule la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement en Espagne, à laquelle participent plus de 190 pays, dont le Canada.   

La conférence a lieu alors que plusieurs pays procèdent aux coupes les plus radicales de leurs budgets d’aide internationale depuis que des statistiques existent à ce sujet. Selon les calculs d’Oxfam, les pays du G7, qui représentent à eux seuls quelque trois quarts du budget mondial de l’aide publique au développement, prévoient de réduire leur aide de 28 % en 2026 par rapport à 2024.  

Cette baisse de financement pourrait notamment se traduire par 2,9 millions de décès supplémentaires imputables au seul VIH/sida d’ici 2030. 

Les failles de la mainmise du privé

La nouvelle analyse d’Oxfam examine les failles d’une approche fondée sur les investissements privés pour financer le développement. L’analyse montre entre autres comment les créanciers privés aggravent la crise de la dette en refusant toute négociation et en appliquant des conditions punitives aux pays vulnérables. Ces créanciers surpassent désormais les partenaires financiers publics par un facteur de cinq et détiennent plus de la moitié de la dette des pays à revenu faible et intermédiaire.  

« Séville est le premier grand rassemblement mondial de pays à un moment où l’aide humanitaire vitale est dévastée, dans un contexte de guerre commerciale et d’éclatement du multilatéralisme, sur fond de deuxième mandat de Donald Trump. Il est indéniable que le développement mondial est en train d’échouer, car comme on a pu le constater au cours de la décennie écoulée, les intérêts d’une poignée de personnes très riches priment sur ceux du reste de l’humanité. »

Amitabh Behar

Directeur général d’Oxfam International

L’approche consistant à miser sur les atouts du secteur privé pour démultiplier les milliards de dollars de l’aide publique au développement a été une aubaine pour les investisseurs fortunés (les 1 % les plus riches détiennent 43 % des actifs mondiaux), mais les preuves de l’échec de cette stratégie sont accablantes, de l’aveu même de ses anciens défenseurs. On assiste à une nouvelle dynamique consistant à détourner le peu d’aide publique qui reste vers des acteurs financiers privés.  

« Les pays riches ont mis Wall Street aux commandes du développement mondial. On observe la mainmise de la finance privée mondiale, qui a pris le pas sur les moyens éprouvés de lutter contre la pauvreté par le biais d’investissements publics et d’une fiscalité équitable. »

Amitabh Behar

Directeur général d’Oxfam International

Oxfam réclame un changement de cap

Oxfam appelle instamment les gouvernements à conclure de nouvelles alliances stratégiques pour lutter contre les inégalités, à reconsidérer de toute urgence les coupes catastrophiques dans l’aide internationale, à taxer les ultrariches et à revendiquer une nouvelle approche axée sur la « priorité au public » plutôt que de poursuivre le financement privé.  

Les gouvernements ne doivent pas considérer le financement privé comme la panacée pour financer le développement. Ils doivent plutôt investir dans un développement mené par les États et les institutions publiques pour garantir des soins de santé, une éducation et des services publics universels et de qualité.

« Les milliers de milliards de dollars nécessaires pour atteindre les objectifs mondiaux sont bien là, mais enfermés dans les comptes privés des ultrariches. Le moment est venu de rejeter le consensus de Wall Street pour mettre le public aux commandes du développement. Les États doivent entendre toutes les voix qui s’élèvent pour appeler à taxer les riches et proposer une vision ambitieuse pour le développement des biens publics. Le fait que certains gouvernements s’unissent pour lutter contre les inégalités est source d’espoir, et d’autres devraient leur emboîter le pas. Séville est un bon point de départ. »

Amitabh Behar

Directeur général d’Oxfam International

Notes aux journalistes

  • La note d’information d’Oxfam, Des profits privés au pouvoir public : Financer le développement, pas l’oligarchie, est disponible ici (en anglais seulement). 
  • L’analyse menée par Oxfam sur les coupes historiques dans l’aide au développement et sur leurs conséquences pour les plus pauvres est disponible ici. La modélisation des décès imputables au VIH/SIDA a été publiée dans The Lancet. 
  • Le coût de l’éradication de la pauvreté est basé sur les dépenses qui auraient été nécessaires en 2024 pour mettre fin à la pauvreté pendant un an. Selon les données de la Banque mondiale, plus de 3,7 milliards de personnes vivent sous le seuil de pauvreté de 8,30 dollars par jour. L’augmentation de la richesse des 1 % les plus riches depuis 2015 serait plus que suffisante pour couvrir 22 fois ce coût. En d’autres termes, ce montant total suffirait largement pour éradiquer complètement la pauvreté pendant 22 ans. Cette extrapolation est strictement indicative, car il est probable que le coût de l’éradication de la pauvreté diminuerait au fil des 22 prochaines années, du fait de la baisse du nombre de personnes vivant dans la pauvreté, tandis que la valeur de la richesse augmenterait, puisqu’elle ne serait pas dépensée entièrement en une seule fois. Cette comparaison illustre néanmoins à quel point une plus grande part de la richesse, aujourd’hui fortement concentrée entre les mains d’une petite élite, pourrait être orientée vers l’éradication de la pauvreté, plutôt que de continuer à gonfler les fortunes des plus riches. Pour plus d’informations sur les calculs, consultez la note d’information d’Oxfam. 

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Josianne Bertrand

Agente – Relations publiques et médiatiques

Téléphone:514 606-4663
Courriel: josianne.bertrand@oxfam.org

 

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