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Le nombre de personnes dans le monde souffrant de conditions proches de la famine a été multiplié par six depuis le début de la pandémie affirme un nouveau rapport d’Oxfam. Le texte indique aussi que l’on peut estimer que 11 personnes meurent de faim et de malnutrition chaque minute. C’est plus que le taux de mortalité mondial actuel de la COVID-19, qui est d’environ sept personnes par minute.

Le rapport intitulé « Le virus de la faim se propage » précise que les conflits restent la principale cause de la faim depuis le début de la pandémie. Ils ont poussé plus d’un demi-million de personnes dans des conditions proches de la famine, soit six fois plus qu’en 2020.

Au total, 155 millions de personnes dans le monde vivent désormais dans des conditions d’insécurité alimentaire critiques, ou pire. C’est 20 millions de plus que l’année dernière. De ce nombre, environ deux personnes sur trois souffrent de la faim principalement parce que leur pays est en guerre.

Sur la période couverte par le rapport, les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 51 milliards de dollars, ce qui correspond à six fois et demie la somme dont les Nations unies auraient besoin pour mettre fin à la famine. Les conflits et la violence ont entraîné le plus grand nombre de déplacements internes jamais enregistré au cours des derniers mois, obligeant 48 millions de personnes à fuir leur foyer à la fin de 2020.

« Malheureusement les conflits ont perduré pendant la pandémie et la faim continue d’être utilisée comme une arme de guerre, affirme la coordonnatrice humanitaire d’Oxfam-Québec, Céline Füri. Les gens ne peuvent pas vivre en sécurité ou trouver de la nourriture, lorsque leurs marchés sont bombardés et que les cultures et le bétail sont détruits. »

Bahjah, une mère de huit enfants originaire du gouvernorat de Hajjah au Yémen, qui a dû fuir à plusieurs reprises, a déclaré à Oxfam : « Mon mari est trop âgé pour travailler, et je suis malade. Nous n’avons pas d’autre choix que d’envoyer nos enfants demander de la nourriture aux gens ou récupérer les restes des restaurants. »

Le Yémen, l’Afghanistan, l’Éthiopie, le Soudan du Sud et la Syrie font partie des pays qui continuent d’être frappés par des conflits et ont connu une augmentation des niveaux extrêmes de la faim depuis l’année dernière.

Les ravages des récents chocs économiques, aggravés par la pandémie de coronavirus, ainsi que les conséquences de la crise climatique sont également décrits dans le rapport. Le chômage de masse et la perturbation de la production alimentaire ont notamment entraîné une hausse de 40 % des prix alimentaires mondiaux, la plus forte depuis plus de dix ans.

« Les travailleuses et travailleurs informels, les femmes, les personnes déplacées et les autres groupes marginalisés sont les plus durement touchés par les conflits et la faim, commente la directrice générale d’Oxfam-Québec, Denise Byrnes. Les femmes et les filles sont particulièrement concernées, car elles sont trop souvent les dernières à manger et celles qui s’alimentent le moins. Elles sont confrontées à des choix impossibles, comme celui de devoir choisir entre se rendre au marché au risque de se faire agresser ou voir leur famille souffrir de la faim. »

« Les gouvernements doivent tout faire pour empêcher que les conflits continuent d’alimenter la faim et s’assurer que les organisations d’aide puissent atteindre celles et ceux qui en ont besoin, ajoute la coordonnatrice humanitaire d’Oxfam-Québec, Céline Füri. Les gouvernements donateurs doivent immédiatement et intégralement financer l’appel humanitaire de l’ONU pour aider à sauver des vies dès maintenant. Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies devraient aussi demander des comptes à tous ceux qui utilisent la faim comme arme de guerre. »

Depuis le début de la pandémie, Oxfam a touché près de 15 millions de personnes parmi les plus vulnérables en leur fournissant de la nourriture et de l’eau potable, ainsi qu’en menant des projets de soutien aux agricultrices et agriculteurs. Nous collaborons avec plus de 694 partenaires dans 68 pays. Oxfam est également membre de l’Alliance en faveur d’un vaccin universel (People’s Vaccine Alliance) qui milite pour la levée du monopole pharmaceutique sur les vaccins contre la COVID-19 ainsi que pour la gratuité des vaccins et des traitements partout dans le monde. 
Notre organisation prévoit de rejoindre des millions de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire urgente au cours des prochains mois.

Des porte-paroles sont disponibles pour des entrevues.

Contact médias :
Camille Garnier
Agent médias et relations publiques Oxfam-Québec
514 513-0506
camille.garnier@oxfam.org Lire le rapport Je fais un don

Notes aux rédactions :

  • Téléchargez le rapport « Le virus de la faim se propage »
  • La classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire est une échelle mesurant la gravité de l’insécurité alimentaire aiguë en cinq catégories : IPC Phase 1 à IPC Phase 5, le niveau le plus catastrophique étant IPC Phase 5.
  • Oxfam a calculé l’augmentation mentionnée en pourcentage en divisant le nombre de personnes se trouvant dans la CPI 5 à la mi-juin 2021 (données de la CPI, y compris les projections actuelles) : 521 814, par le nombre de personnes se trouvant dans la CPI 5 à la fin de 2019 (GRFC 2020) : 84 500 (ce qui représente une augmentation de 517%, soit un peu plus de 6 fois plus).
  • Oxfam a appliqué les seuils du taux brut de mortalité de la CPI pour la phase 3 au chiffre global du Rapport mondial sur les crises alimentaires (GRFC) 2021 de 155 millions de personnes en CPI3+ pour calculer le nombre de personnes qui pourraient mourir de faim chaque minute. Cela équivaut à 7 750-15 345 personnes par jour (5-11 par minute). Il s’agit d’un taux prudent car Oxfam n’a appliqué que le taux de mortalité brut pour la phase 3 de la CIP, qui est inférieur aux taux de mortalité bruts attendus pour les personnes en phase 4 et 5 de la CIP.
  • Le taux de mortalité quotidien mondial observé pour COVID-19 a atteint près de 9 967 décès par jour pour la semaine se terminant le 14 juin 2021, ce qui équivaut à 7 décès par minute selon les données de la base de données “Our World in Data” de l’université Johns Hopkins et de l’université d’Oxford.
  • Les conflits sont le principal facteur poussant près de 100 millions de personnes dans 23 pays déchirés par des conflits à des niveaux de crise ou d’insécurité alimentaire plus élevés. Source : GRFC 2021.
  • À l’exception de Madagascar, tous les pays confrontés à des conditions proches de la famine sont déchirés par des conflits. La plupart des pays confrontés à la phase 4 de la CIP (dont l’Afghanistan, le Burkina Faso, la Syrie et le Nigeria) sont également frappés par un conflit.
  • 20 des 25 pays mentionnés dans ce rapport ont été touchés par les trois facteurs collectifs de la faim, à savoir la COVID-19, les conflits et le climat.
  • Selon le rapport mondial 2020 de l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), 48 millions de personnes vivaient en situation de déplacement interne en raison de conflits et de violences dans 59 pays et territoires au 31 décembre 2020. Ce chiffre est le plus élevé jamais enregistré.
  • Des cas concrets, des photos et des vidéos soulignant l’impact des conflits, de la Covid-19 et de la crise climatique sur la faim dans le monde sont disponibles sur demande.
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