En réaction au communiqué du G7 publié le 14 juin 2024, Max Lawson, responsable de la politique d’inégalité d’Oxfam International, a déclaré:
« Parler de taxer les super-riches pour la première fois en 50 ans d’histoire a été le mince rayon lumineux devant l’échec du G7 concernant les personnes vivant dans la pauvreté ».
Sur l’imposition des super-riches :
« Pour la première fois en 50 ans d’histoire, les dirigeants du G7 sont tous d’accord pour dire qu’il faut augmenter les impôts des plus riches. Ce n’est pas rien! Les super-riches paient systématiquement moins d’impôts que les personnes travaillant dans l’entretien ménager ou les enseignants ; ils doivent au contraire payer leur juste part. C’est ce que la majorité des gens souhaite passer comme message à leur dirigeant, et c’est une question de bon sens économique. »
« Les dirigeants du G7 doivent maintenant soutenir pleinement le président Lula et sa proposition, en tant que leader du G20, de collaborer pour taxer les individus ultra-riches à travers le monde, afin de réduire les inégalités extrêmes ».
Sur Gaza:
« Les dirigeants du G7 ont clairement choisi leur camp, et ce n’est pas celui de l’humanité. Ils demandent à Israël de respecter ses obligations en vertu du droit international, mais ne disent rien sur le génocide potentiel, sur les plus de 37 000 enfants, femmes et hommes palestiniens tués par Israël, sur les milliers de prisonniers palestiniens détenus illégalement, ou sur la récente décision de la Cour internationale de justice d’arrêter les opérations militaires à Rafah et d’autoriser l’aide humanitaire sans entrave à Gaza. »
« Israël et ses alliés du G7 doivent passer des paroles aux actes, mettre en œuvre leurs propositions, retirer les forces israéliennes de Gaza et mettre fin à l’occupation. L’espoir doivent se concrétiser, le temps des discours est révolu ».
Sur la Cisjordanie:
« Le G7 manque à ses devoirs envers les Israéliens et les Palestiniens en n’appelant pas à la fin de l’occupation israélienne de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est et la bande de Gaza, et au démantèlement de toutes les colonies israéliennes illégales. La formule usée du G7 échoue à tous points de vue et ne peut créer un monde où Palestiniens et Israéliens sont libres de vivre en paix dans le respect de la justice et des droits de la personne ».
« Ici, deux poids deux mesures : le G7 semble plus préoccupé par la protection des navires commerciaux et des voies de navigation en mer Rouge que par la crise humanitaire et les années de blocus qui touchent des millions de Yéménites ».
Sur le Yémen:
« Ici, deux poids deux mesures : le G7 semble plus préoccupé par la protection des navires commerciaux et des voies de navigation en mer Rouge que par la crise humanitaire et les années de blocus qui touchent des millions de Yéménites ».
Sur le climat:
« Le G7 fait de grands discours sur le respect de l’objectif de 1,5 °C et l’abandon des combustibles fossiles pour éviter que le monde ne bascule dans un enfer climatique, mais ses actions témoignent du contraire. Ces grands pollueurs, qui sont les premiers responsables de la crise climatique ne réduisent toujours pas leur part d’émissions de carbone. Et ce n’est pas tout : ils ont l’intention de poursuivre des activités néfastes telles que l’exportation de méthane liquéfié et le recours massif aux crédits carbone. »
« Nous ne sommes pas très loin de la COP de Bakou, mais il n’y a pas eu beaucoup de progrès pour définir un nouvel objectif de financement de la lutte aux changements climatiques. Il faut canaliser davantage de fonds vers les actions climatiques urgentes dans les pays du Sud et réparer les dommages causés par les pays riches. Jusqu’à présent, les pays riches ont fourni trop peu de financement pour le climat, et trop souvent sous forme de prêts. Il est tout à fait hypocrite que les pays les plus pauvres soient contraints de s’endetter à hauteur de milliards de dollars pour se protéger d’un dérèglement climatique auquel ils n’ont que très peu contribué. Compte tenu de l’importante dette historique et actuelle du G7 à l’égard des pays du Sud (colonialisme, destruction de l’environnement et exploitation des populations), il est éthiquement indéfendable d’imposer un tel fardeau financier à ces pays. »
Sur le partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII) :
« L’approche du PGII a été qualifiée à juste titre de “consensus de Wall Street”, partant du principe que la seule façon de développer les infrastructures est d’utiliser l’argent public pour subventionner et corrompre le secteur privé. »
« Ces types d’investissements ont de mauvais antécédents. Ils augmentent la dette et obligent les gouvernements à payer des sommes exorbitantes pendant des années. Trop souvent, les communautés ne sont pas consultées, ce qui entraîne des déplacements, des violations des droits de la personne et des compensations inadéquates. »
« L’argent précieux des contribuables, qu’il provienne du Nord ou du Sud, ne devrait aller à des investisseurs ou à des prêteurs privés qu’en dernier recours, après avoir exploré toutes les autres options. »
Sur la nourriture et l’agriculture :
« En moins de dix ans, le nombre de personnes souffrant de faim extrême a presque doublé. Le G7 aurait pu facilement fournir l’argent nécessaire pour combler le déficit financier de la lutte contre la faim dans le monde, mais l’initiative Apulia Food Systems, approuvée cette semaine en Italie, n’y parvient pas du tout. »
« C’est une bonne chose que le G7 ait parlé de l’importance des petits producteurs, et pas seulement des grandes entreprises agroalimentaires, mais les discussions ont été totalement opaques.
Les petits producteurs doivent être au cœur de toute action visant à éradiquer la faim, et contribuer à la planification et à l’élaboration des mesures à prendre. »
« Les partenariats public-privé ont une fois de plus été au cœur de ce sommet. Par le passé, ces partenariats au sein du G7 ont été imposés et ont perturbé les systèmes alimentaires locaux, comme l’initiative de la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition (NASAN) de 2012. Celle-ci a favorisé la commercialisation de l’agriculture africaine et a sapé les moyens de subsistance des petits producteurs agricoles au lieu de les soutenir ».
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