pixel Facebook

Les deux tiers de la population sont maintenant contraints de se regrouper dans un cinquième de la bande de Gaza

 Oxfam annonce aujourd’hui qu’avec la poursuite des attaques aériennes et terrestres; ainsi que le blocage délibéré de l’aide humanitaire par Israël, il est pratiquement impossible aux organismes de secourir la population civile. Celle-ci se retrouve affamée et prise au piège dans la bande de Gaza, tandis que les négociations pour un cessez-le-feu se poursuivent.

La fermeture des postes-frontières, la poursuite des frappes aériennes et la réduction des capacités logistiques due aux ordres d’évacuation créent une conjoncture mortelle. Les autorisations israéliennes pour laisser entrer l’aide sont largement insuffisantes, rendant pratiquement impossible une intervention efficace des organismes humanitaires.

Depuis le 6 mai, Kerem Shalom est le seul point d’entrée que les milliers de camions d’aide humanitaire peuvent emprunter. Cependant, les camions sont actuellement immobilisés à Rafah, dans une zone de combat actif extrêmement dangereuse. Toute initiative d’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza doit être approuvée par les autorités israéliennes et des retards administratifs importants entraînent souvent une annulation des missions.

Plus d’un million de personnes ont fui Rafah pour se réfugier à Al-Mawasi, Deir-el-Balah et Khan Younès. On estime que 1,7 million de personnes, plus des deux tiers de la population de Gaza, sont désormais serrées dans une zone de 69 km2, soit moins d’un cinquième de la bande de Gaza. Bien qu’Israël ait assuré un soutien total aux personnes touchées par les demandes d’évacuation, la majeure partie de la population gazaouie est privée d’aide humanitaire, et les risques de famine augmentent. La semaine dernière, des attaques israéliennes ont tué des dizaines de civil·es réfugié·es dans des zones prétendument « sûres ».

Alors que la situation humanitaire se détériore toujours plus dans la bande de Gaza où les enfants meurent de faim et de diverses maladies, Oxfam rappelle les points suivants :

  • Une enquête alimentaire menée en mai par les organismes d’aide a révélé que 85 % des enfants n’avaient pas mangé pendant une journée entière au moins une fois dans les trois jours précédant l’enquête, et que la diversité alimentaire s’était détériorée.
  • Les conditions sanitaires sont tellement difficiles qu’à Al-Mawasi, il n’y a que 121 latrines pour plus de 500 000 personnes, soit 4 130 personnes par toilette.
  • Seulement 19 % des 400 000 litres de carburant nécessaires chaque jour pour mener à bien les opérations humanitaires à Gaza, notamment les transports, l’approvisionnement en eau potable et l’évacuation des eaux usées, sont autorisés à entrer sur le territoire.
  • D’après les Nations unies, les livraisons d’aide ont chuté de deux tiers depuis l’invasion israélienne de Rafah. Depuis le 6 mai, seuls 216 camions d’aide humanitaire sont entrés par Kerem Shalom et arrivés à destination, soit huit par jour en moyenne.
  • D’après les estimations, des centaines de camions alimentaires commerciaux entrent chaque jour par le poste-frontière de Kerem Shalom. Bien qu’ils permettent d’accroitre la disponibilité des aliments à Gaza, ces envois comprennent des produits comme des boissons énergétiques non nutritives, du chocolat et des biscuits, et sont souvent vendus à des prix exorbitants. Le manque de diversité alimentaire est l’un des principaux facteurs de malnutrition et a été jugé « extrêmement critique » à Gaza.
  • La population paie près de 700 dollars pour les tentes les plus basiques et il reste si peu de place que certaines personnes ont été contraintes d’installer des tentes dans le cimetière de Deir-al-Balah.

 

Sally Abi Khalil, directrice d’Oxfam pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, met en garde :

 « Lorsque la famine sera déclarée, il sera trop tard. Lorsque la faim entraînera de nombreux décès supplémentaires, personne ne pourra nier les conséquences terribles du blocage délibéré, illégal et cruel de l’aide par Israël. Bloquer des tonnes de denrées alimentaires pour une population malnutrie tout en laissant entrer des boissons ultracaféinées et du chocolat est révoltant. »

« Il y a quelques semaines, Israël promettait un soutien humanitaire et une aide médicale totale à la population civile à laquelle il avait enjoint d’évacuer. Non seulement il n’a pas tenu sa promesse, mais il a continué de bloquer délibérément l’aide et de bombarder la population en toute impunité. C’est un environnement incroyablement dangereux et des conditions de travail totalement inédites pour les organismes d’aide. »

sally abi khalil

Directrice d'Oxfam pour le Moyen Orient et l'Afrique du Nord

En tant que puissance occupante, Israël est tenu de ne pas limiter ni retarder l’accès des biens nécessaires pour répondre aux besoins fondamentaux des habitant·es de Gaza. Israël doit prendre des mesures pour garantir un acheminement continu et ininterrompu de l’aide sous toutes ses formes. 

Meera, est membre du personnel d’Oxfam et originaire d’Al-Mawasi. Elle a été déplacée sept fois depuis octobre et dénonce :

« Cette zone a été désignée comme une zone humanitaire, mais la situation ici est inhumaine. Les conditions sont insoutenables, il n’y a pas d’eau propre, les gens sont forcés d’utiliser l’eau de mer. »

« Ces personnes méritent tellement mieux. Les enfants devraient être à l’école plutôt que de se demander comment aider leur famille. Les bébés devraient dormir bien au chaud dans leur lit plutôt que d’être à la merci des insectes. »

meera

 

 

Vous avez une demande média?

Khoudia Ndiaye

Directrice communications et engagement du public

Téléphone: 514 606-4663 
Courriel : khoudia.ndiaye@oxfam.org

Skip to content