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Montréal, le 23 août 2019 – Au Myanmar et au Bangladesh, les Rohingyas se sentent pris au piège et leur vie est paralysée par deux ans de répression et de violences qui ont contraint des centaines de milliers de personnes à fuir. Malgré des efforts humanitaires considérables, Oxfam déplore que les droits humains fondamentaux de plus d’un million de Rohingyas soient encore bafoués, sans solution en perspective.

Cela fera deux ans ce dimanche 25 août qu’a commencé l’exode qui a mené en tout plus de 700 000 Rohingyas à fuir vers le Bangladesh, après une opération de répression militaire de l’armée du Myanmar. Selon les estimations, 500 000 personnes réfugiées sont encore au Myanmar, dont 130 000 confinées dans des camps clôturés où les déplacements sont fortement restreints.

Pour un retour digne

Carte de l’Asie du sud | Image: Google Map 2019

Des efforts visant à rapatrier plus de 3450 personnes réfugiées au Myanmar ont été déployés en début de semaine. Oxfam salue l’engagement du gouvernement du Bangladesh et du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Cet engagement vise à faire en sorte que les retours aient lieu dans des conditions sûres, dans le respect de la dignité et sur la base du volontariat. Les personnes réfugiées veulent plus que tout rentrer chez elles, mais craignent un retour qui ne garantisse ni le respect de leurs droits, ni la justice.

Des personnes réfugiées dans des camps au Myanmar ont confié à Oxfam n’avoir aucun accès à des soins de santé, à l’éducation ou à l’emploi, en raison des restrictions de mouvements qui leur sont imposées et d’une bureaucratie écrasante. D’autres rapportent que des femmes sont mortes en couches, alors qu’elles attendaient toujours un permis pour se rendre à l’hôpital.

Une difficile survie

Un enfant regarde le camp de Balukhali dans le sud du Bangladesh. Ce camp abrite maintenant des milliers de Rohingyas. Photo: Tommy Trenchard | Panos.

Le gouvernement du Bangladesh a fait preuve d’une grande générosité en accueillant près d’un million de Rohingyas dans le camp de Cox Bazar qui est devenu l’un des plus grands camps de personnes réfugiées au monde. Toutefois, les Rohingyas ne peuvent pas quitter le site sans permission; ils ont uniquement accès aux services de santé et d’éducation les plus élémentaires, et n’ont pas le droit de travailler.

« Les personnes réfugiées se sentent coincées, sans issue en vue. Elles sont en vie, mais peinent à survivre. Il faut agir immédiatement afin de leur rendre la liberté de se déplacer et de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille », déclare la responsable du plaidoyer d’Oxfam, Elizabeth Hallinan.

En dehors des camps

Les Rohingyas qui vivent au Myanmar en dehors des camps se heurtent à des restrictions similaires. Oxfam appelle donc le gouvernement du Myanmar à mettre un terme aux restrictions de mouvements et à respecter l’égalité des droits pour toutes et tous. Tel que formulé dans les recommandations de la Commission consultative pour l’État d’Arakan, il convient de s’attaquer aux causes profondes des violences dans cet État.

Le gouvernement du Bangladesh doit laisser aux personnes réfugiées la possibilité de donner un sens à leur vie, en les autorisant à travailler et à être formées. Il a toutefois besoin du soutien continu de la communauté internationale afin de venir en aide à tant de personnes réfugiées. Les Nations unies estiment que plus de 950 millions de dollars seront nécessaires pour financer la réponse à la situation des Rohingyas en 2019, mais les gouvernements du monde se sont engagés jusqu’ici à financer seulement un tiers de cette somme.

Pour soutenir les Rohingyas, faites un don. Votre contribution permettra de fournir en eau davantage de familles et de leur donner accès à des services d’assainissement.

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