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17 février 2024 – Nous sommes consternés par l’évolution de la situation à Rafah, zone la plus peuplée de Gaza, où 1,5 million de personnes dont plus d’un demi-million d’enfants se sont réfugiés en dernier recours. Si Israël met à exécution l’offensive terrestre qu’il prévoit, des milliers d’autres civils risquent de perdre la vie, et l’acheminement de l’aide humanitaire pourrait être complètement interrompu.

Si cette stratégie militaire n’est pas annulée immédiatement, les conséquences seront catastrophiques.
Avec plus de 70 % des infrastructures civiles gravement endommagées, de nombreuses zones de Gaza sont désormais à l’état de ruines et devenues inhabitables.

La majorité des hôpitaux sont hors service. Ceux qui fonctionnent partiellement sont complètement débordés. Les ressources essentielles telles que la nourriture, l’eau potable, les abris et les installations sanitaires sont rares. Les habitants vivent dans des conditions inhumaines, souvent à la belle étoile, sans aucune forme de protection. Il est inacceptable que l’armée israélienne ait déplacé de force la majorité de la population vers Rafah, multipliant ainsi sa population par six, pour ensuite annoncer un plan d’attaque contre cette même zone.
La stratégie du gouvernement israélien de transfert forcé, systématique et répété de la population civile a conduit au déplacement forcé de plus des trois quarts de la population, dont beaucoup sont partis sans abri et n’ont plus de maison où retourner.

Punir collectivement des civils en les privant d’abris, de nourriture, d’eau potable et d’autres biens essentiels à leur survie et en faisant obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire destiné à soulager la famine peut constituer de graves violations des obligations d’une puissance occupante en vertu du droit international humanitaire, et constituer des crimes de guerre.
Le mois dernier, l’arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) a donné mandat à Israël de prendre des mesures immédiates et efficaces afin de permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont la population de Gaza a un besoin urgent. Non seulement cela n’a pas été fait mais la situation sur le terrain s’est encore détériorée.

Les frappes aériennes israéliennes à Rafah ont tué au moins 100 Palestiniens en une seule journée, défiant à la fois les appels internationaux à la modération et potentiellement l’ordre de la CIJ.

Plus d’un million et demi de personnes piégées à Rafah n’ont aucun endroit sûr où aller, et nombre d’entre elles ont déjà été déplacées à plusieurs reprises.

Tous les espaces israéliens supposés sûrs ont été compromis, sans exception, ce qui prouve une fois de plus qu’il n’y a jamais vraiment eu d’endroit sûr à Gaza.
Notre appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent est plus urgent que jamais, car les bombardements et le siège incessants d’Israël ont décimé Gaza et laissé la population civile palestinienne affamée, confrontée à la famine et aux maladies, tout en faisant obstruction aux tentatives d’atténuation de ses souffrances.

L’offensive militaire israélienne a rendu pratiquement impossible pour nos organisations de fournir un travail humanitaire significatif et efficace, compromettant non seulement la sécurité mais aussi les principes mêmes qui guident nos efforts humanitaires. Rafah est le principal point d’entrée de l’aide et les bombardements empêcheront toute assistance de passer.
Le silence, et parfois le soutien matériel de l’armée israélienne par des nations puissantes, est le signe d’une complicité affligeante dans l’aggravation de la crise de Gaza. Que ce soit par le transfert d’armes, l’obstruction diplomatique aux résolutions ou le silence, ces actions ont effectivement accordé l’impunité à Israël. La situation déchirante à Gaza souligne la nécessité urgente pour les gouvernements du monde entier de mettre fin à la fourniture d’armes et de munitions utilisées dans ces atrocités.

Nous demandons également un cessez-le-feu permanent pour protéger la vie des civils, la libération des otages et des Palestiniens détenus illégalement, ainsi qu’un accès total et sans entrave pour l’aide et les travailleurs humanitaires.
Les États ont la responsabilité juridique et morale de protéger les civils, de prévenir les crimes de guerre et de faire respecter le droit international.

Nous demandons instamment à tous les États de considérer que leur inaction ou leur soutien continu non seulement aggrave la tragédie mais les met également en cause. Nous les appelons à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher de nouvelles offensives militaires et instaurer un cessez-le-feu permanent et global à Gaza.

Signataires :

  • Ana Alcalde, Secrétaire générale par intérim,ActionAid International
  • Dr Agnès Callamard, Secrétaire générale, Amnesty International
  • Charlotte Slente, Secrétaire générale,Conseil danois pour les réfugiés
  • Manuel Patrouillard, Directeur général,Handicap International-Humanité et Inclusion
  • Amitabh Behar, Directeur exécutif,Oxfam International
  • Rob Williams, Directeur général deAlliance War Child
  • Faris Arouri, Directeur de l’association des agences internationales de développement

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Khoudia Ndiaye

Directrice communications et engagement du public

Téléphone: 514 606-4663 
Courriel : khoudia.ndiaye@oxfam.org

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