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COLOMBIE – Cultiver le leadership des femmes rurales 

Qu’ont en commun Nayari, Sandra, Luz Marina, Astrith et Ana Lucy ? Ces cinq femmes vivent en Colombie, en régions rurales, où la survie est souvent complexe et les services publics quasi-absents. Malgré les conflits armés qui menacent leurs communautés, elles s’organisent pour changer les choses et faire respecter leurs droits.

Elles sont membres de l’une des 15 organisations soutenues par le projet Voix et leadership des femmes (VLF)-Colombie, d’Oxfam-Québec et également appuyé par l’AREQ.

Pas facile pour une femme de prendre sa place dans un tel environnement : « La culture du machisme est encore profondément ancrée dans nos racines, y compris en nous-mêmes », croit Nayari Ortiz de l’organisation ASMINAWA, qui défend les droits des femmes autochtones. Bien qu’on parle d’inclure les femmes dans toutes les sphères de la société, « on nous préfère à la maison et pas dans les sphères publiques », soutient Sandra Saenz de la Plateforme d’influence politique des femmes rurales colombiennes (PIPMRC). « On lésine à nous confier des ressources significatives pour solutionner les nombreuses problématiques vécues par les femmes rurales. »

© Oxfam – Nayari Ortiz d’ASMINAWA au centre – Rencontre annuelle de VLF Colombie,2022.

Pour augmenter l’impact de leurs actions et améliorer la condition des femmes rurales, elles avaient besoin de renforcer leurs organisations et de développer de nouvelles compétences (planification, communication, gestion, plaidoyer, etc.). Le projet VLF-Colombie a permis d’apporter un soutien financier de près de 4 ans, des formations adaptées aux besoins des femmes rurales et un coaching individualisé. Plus de 120 femmes leaders ont reçu leur diplôme, souvent leur premier, après avoir complété le Certificat en participation citoyenne et plaidoyer politique des femmes rurales, développé en collaboration avec l’Université Javeriana située à Bogotá.

© Oxfam – Luz Marina Camacho d’ASOMUGUAI, à gauche- Rencontre annuelle de VLF Colombie.

« La réussite de VLFColombie réside dans le fait que de nombreuses collègues comme moi avons perdu notre peur de parler en public. »

Luz Marina Camacho

ASOMUGUAI, une organisation de femmes afrocolombiennes

La peur surmontée, une assurance s’est installée, fondée sur une compréhension approfondie des enjeux et des droits des femmes qu’elles représentent.

© Oxfam – Astrith Mosquera de REDJUMUCHO – Rencontre annuelle de VLF Colombie, 2024.

« Nous pouvons aussi plus facilement identifier les institutions territoriales, leurs responsabilités et leurs canaux de communication. »

« On cherche à construire une relation plus étroite avec les mairies et les responsables au niveau départemental, afin d’obtenir des avantages réels et concrets pour les jeunes femmes. »

Astrith Mosquera

REDJUMUCHO, une organisation de jeunes femmes afros

Aujourd’hui, ces organisations rayonnent ! Au total, 86% des organisations appuyées par VLFColombie ont amélioré la portée de leurs programmes. En moyenne, le nombre de membres par organisation a augmendu tiers depuis 2021. Les activités rejoignent globalement plus de participantes, notamment des jeunes et des hommes, dans plus de municipalités. Les communications se sont également améliorées avec plus de 200 000 personnes directement touchées par les campagnes (en ligne et hors ligne), depuis le début du projet.  

© Oxfam – Sandra Saenz de la PIPMRC au centre – Rencontre annuelle de VLF Colombie, 2023.

« Un des impacts les plus importants de VLFColombie a été de nous renforcer afin de porter la voix de nombreuses femmes dans tout le pays, mais aussi de contribuer à ce qu’elles aient leur propre voix; qu’on puisse chacune jouer un rôle de leader dans notre région et dans notre organisation locale, afin de continuer à faire avancer la question de la paix, si importante pour la Colombie. » 

Sandra Saenz

PIPMRC

BÉNIN et BURKINA FASO : Favoriser les alliances féministes

« Maintenant, beaucoup plus de femmes contribuent aux espaces publics de prise de décision tels que les conseils d’action communautaire. »

Ana Lucy Banguera

ASOMAMIWATA, une organisation de femmes afrodescendantes

Lorsqu’elles participent à des instances consultatives ou décisionnelles, que ce soit au niveau local, régional, ou même national, elles le font de manière articulée et souvent avec des alliées. Pas moins de 26 politiques publiques (lois, mécanismes, commissions ou procédures) ont été ciblées par ces femmes leaders afin d’améliorer les conditions pour les femmes rurales et ce, dans divers domaines : 

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Prévention et services en matière de violence contre les femmes

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Planification territoriale

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Reconnaissance des communautés afrocolombiennes

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Mise en œuvre de l’Accord de paix

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Politiques de la jeunesse

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Réserves autochtones

Plusieurs femmes leaders ont participé au processus d’élaboration du Plan de développement national et à ses mécanismes, tels que le Fonds de développement des femmes rurales (FOMMUR). Ce fonds est jugé stratégique car il est vu comme un levier vers leur autonomie économique. D’autres organisations ont participé à des espaces de dialogue avec des ministères, la Vice-présidence ainsi qu’à des forums internationaux. Par exemple ASOMI, une organisation de femmes autochtones, a rencontré le Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, lors de sa visite en Colombie, en mars 2024. 

Ce projet Voix et Leadership des Femmes – Colombie est mené en partenariat avec :

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Pour aller plus loin

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