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Plus d’un tiers de la population du Yémen souffre de faim aigüe, avec un taux de malnutrition parmi les plus élevés au monde. Un an après l’expiration de l’accord de paix provisoire, Oxfam demande à toutes les parties au conflit de s’engager vers une paix durable et inclusive, et de mettre fin aux coupures de l’aide internationale.

Depuis l’éclatement de la guerre en 2015, le Yémen a connu l’une des pires crises humanitaires au monde. Plus de 21 millions de personnes – les deux tiers de la population – ont besoin d’aide humanitaire. Le conflit a causé des milliers de victimes, forcé quatre millions de Yéménites à fuir leurs foyers et mené à l’effondrement de l’économie.

Un accord de paix provisoire, négocié en avril 2022, a apporté de l’espoir à des millions de Yéménites. On a constaté une diminution de 60 % du nombre de victimes et un meilleur accès des populations aux services essentiels. Mais ce cessez-le-feu expirait en octobre 2022 et, même si une paix fragile semble s’être installée de facto, l’incertitude politique freine le rétablissement du pays.

L’économie yéménite, tant au nord qu’au sud du pays, est dans un état critique. Les multiples dépréciations de la monnaie ont été aggravées par des taux d’inflation élevés. Les prix des denrées alimentaires ont plus que doublé et de nombreux Yéménites ne sont plus en mesure de se nourrir convenablement.

« La population du Yémen subit cette guerre depuis huit ans, et ce sont les femmes et les enfants qui en ont le plus souffert. 8,5 millions d’enfants ont besoin d’aide humanitaire. Ils font face chaque jour aux pénuries de nourriture, aux maladies, aux déplacements, et à un manque criant d’accès aux services de base.

Tant nos leaders que l’ensemble de la communauté internationale devraient ressentir une grande honte à voir des enfants souffrir à cause d’une crise entièrement créée par les hommes. »

Abdulwasea Mohammed

Responsable plaidoyer, campagnes et média pour Oxfam au Yémen

Au cours des derniers mois, les Yéménites se sont rassemblés un peu partout au pays pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de vie. De nombreuses personnes ont marché sous une bannière demandant : « du pain, de l’eau, du pouvoir ». Ils ont été violemment réprimés par les autorités.

Malgré l’ampleur des besoins, les efforts humanitaires au Yémen sont gravement sous-financés. La réponse en santé ne couvre que 7 % des besoins estimés, et la réponse est encore pire en éducation avec 2 % des besoins couverts. On s’attend à ce que la situation s’aggrave encore. On estime que le nombre de personnes faisant face à une crise de la faim sévère augmentera de 20 %. 2,2 millions d’enfants de moins de cinq ans nécessitent des traitements pour la malnutrition aigüe – un des taux les plus élevés au monde. Un récent sondage démontrait que près d’un tiers des familles avaient des carences dans leur diète et ne consommaient presque jamais de produits comme les légumineuses, les légumes, les fruits, les produits laitiers ou la viande.

Un commerçant d’Aden expliquait à Oxfam que ses clients n’étaient plus capables d’acheter les produits de base :

« Je suis ici depuis 50 ans, et je connais les gens, je sais combien il y a d’enfants dans chaque famille. Cela fend le cœur de voir des pères acheter un petit sac de riz pour une famille de sept personnes, ou seulement 4 miches de pain pour la journée. Ce ne sont que les petits qui auront trois repas par jour. »

Commerçant d'Aden au Yémen

Le Yémen subit aussi les impacts des changements climatiques, avec des périodes de sécheresse et de fortes pluies qui détruisent les récoltes, les maisons et les moyens de subsistance. Il y aura encore d’autres chocs climatiques puisque la saison des pluies continue de malmener les infrastructures mal équipées pour affronter les inondations.

« En tant qu’un des principaux pays responsables des changements climatiques, le Canada et les personnes qui y vivent doivent se sentir concernés par l’injustice que subissent les Yéménites et redoubler d’effort pour aider à répondre à la crise que ces changements exacerbent, mais également promouvoir un processus de paix durable et à l’écoute de la société civile. »

Céline Füri

Coordonnatrice humanitaire à Oxfam-Québec

Oxfam demande à toutes les parties au conflit ainsi qu’à la communauté internationale de renouveler leurs efforts pour instaurer une paix durable et inclusive et reconstruire le pays. Le paiement des salaires, la réouverture des routes principales et un plan de reconstruction de l’économie doivent être au cœur de toute future entente.

« Les discussions récentes entre les parties au conflit sont bienvenues, mais ce dont nous avons réellement besoin c’est que tous redoublent d’efforts pour mettre fin au conflit, de manière durable et inclusive. Ce n’est qu’à cette condition que les Yéménites pourront commencer à reconstruire leurs vies et espérer un meilleur avenir. »

Abdulwasea Mohammed

Responsable plaidoyer, campagnes et média pour Oxfam au Yémen

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Khoudia Ndiaye
Directrice des communications et de l’engagement du public
Courriel: khoudia.ndiaye@oxfam.org

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