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Montréal, 18 mars 2019 – Depuis décembre 2018, trois civils sont tués chaque jour au Yémen, soit une personne toutes les huit heures. Parmi les victimes, on compte 56 enfants, soit un nombre supérieur à deux salles de classe dans une école primaire moyenne au Québec. En tout, ce sont 231 civils qui ont été tués par des frappes aériennes, des bombardements, des tireurs ou des mines antipersonnel. Pourtant, un tiers de ces personnes se trouvaient dans le gouvernorat d’Hudaydah concerné par le récent cessez-le-feu.

Il y a 3 mois, des accords ont été conclus entre le gouvernement yéménite et les Houthis lors de pourparlers en Suède. Les deux parties ont convenu d’un cessez-le-feu dans l’importante ville portuaire d’Hudaydah ainsi que d’un échange de prisonniers comme premières étapes de négociation de paix au Yémen, où les combats se sont intensifiés il y a quatre ans, le 26 mars 2015. Même si le bilan des civils tués a chuté à la suite de ces pourparlers organisés par l’ONU, le nombre de vies humaines détruites est élevé. C’est absolument inacceptable.

Un appel aux complices de la guerre

Voici ce qu’avait à dire le directeur de pays d’Oxfam au Yémen, Muhsin Siddiquey :

« Chaque jour qui s’écoule sans que des progrès concrets soient faits pour atteindre une paix durable, plus de Yéménites perdent la vie. La souffrance s’approfondit pour celles et ceux qui ont du mal à trouver de la nourriture et un logement, en plein cœur de la pire catastrophe humanitaire au monde.

Ceux qui appuient les parties au conflit sont complices de cette crise d’origine humaine, et nous leur demandons de cesser d’armer les belligérants. Toute la communauté internationale doit faire tout en son pouvoir pour contribuer à une paix durable au Yémen. »

Anne Duhamel, directrice des politiques chez Oxfam-Québec, ajoute :

« Nous demandons depuis plusieurs mois au gouvernement canadien de mettre fin au contrat d’armement conclu par le gouvernement précédent avec l’Arabie saoudite, ce que nous avons récemment réitéré dans une lettre ouverte au premier ministre, Justin Trudeau. Certaines sources médiatiques de confiance ont d’ailleurs révélé que ces armes ont été utilisées contre les populations civils au Yémen. Le gouvernement canadien a donc une responsabilité dans cette guerre, et il doit agir promptement. »

Une crise économique qui tue

La guerre, outre la perte de vies, cause du tort de différentes façons aux civils. Des millions de Yéménites sont au bord de la famine en raison du dépérissement économique et de la fermeture d’importants ports empêchant la livraison de produits alimentaires essentiels. Oxfam a récemment rencontré des parents forcés de faire le choix difficile de marier leur fille de trois ans afin de pouvoir utiliser l’argent pour se procurer de la nourriture et un toit et sauver le reste de la famille.

M. Siddiquey a ajouté : « Les gouvernements qui continuent de vendre des armes aux parties engagées dans le conflit prolongent et aggravent la souffrance de millions de Yéménites. Les combats doivent cesser et les gouvernements permettant la vente d’armes utilisées au Yémen doivent axer leurs efforts sur l’atteinte d’un accord de paix. »

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