La crise humanitaire que subit la population du Yémen ne cesse de s’aggraver, alors que le pays entre dans sa neuvième année de guerre. Plus de 17 millions de personnes, dont 75 % de femmes et d’enfants, vivent une insécurité alimentaire élevée, et plus de deux millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë.
Les dépréciations successives de la monnaie yéménite, l’effondrement de l’économie et l’augmentation vertigineuse du coût du carburant et d’autres produits de base font planer sur des millions de Yéménites la menace de souffrir d’une faim catastrophique.
Le conflit international a dévasté le pays. Plus de 19 000 personnes ont été tuées et des millions d’autres ont dû fuir leur foyer. Plus de 21,6 millions de personnes, soit les deux tiers de la population, ont besoin d’aide humanitaire et de protection, mais le financement international n’atteint que le tiers de ce qui est nécessaire, et l’aide offerte aux populations a été réduite.
« La population du Yémen est épuisée par la guerre. La hausse des prix des denrées alimentaires et les salaires impayés signifient que même les produits alimentaires de base sont hors de portée de nombreux Yéménites.
Les donateurs ne doivent pas tourner le dos à ce qui reste l’une des crises humanitaires les plus graves au monde. Il est grand temps que les dirigeants mondiaux exercent une véritable pression pour ramener toutes les parties à la table des négociations afin de mettre un terme définitif au conflit. »
Le Yémen a été durement touché par l’aggravation de la crise alimentaire mondiale. Depuis 2015, les prix du blé ont augmenté de près de 300 % dans les zones contrôlées par les Houthis et de près de 600 % dans les zones contrôlées par le gouvernement reconnu par la communauté internationale. Le prix du gaz utilisé pour la cuisine a augmenté de près de 600 % depuis le début de la guerre. De nombreuses familles sont contraintes d’utiliser des déchets de plastique comme combustible pour cuisiner, au péril de leur santé.
Des millions de familles sans revenus
« Quand la guerre a commencé, nous avons soudainement perdu les seules sources de revenus que nous avions. Les choses sont allées de mal en pis. Nous avons vécu l’enfer. Nous n’avions pas d’argent et nous arrivions à peine à passer la journée. Presque toutes les personnes que nous connaissions ont été touchées. »
Comme Imane, des millions de Yéménites prennent tous les moyens possibles pour tenter de survivre à la crise.
- Un grand nombre de familles ont réduit la quantité et la qualité de la nourriture qu’elles consomment au quotidien. Quelque 2,2 millions d’enfants yéménites de moins de cinq ans souffrent aujourd’hui de malnutrition aiguë.
- Les ménages dirigés par des femmes, qui représentent 26 % de la population la plus démunie, sont les plus durement touchés.
- De nombreuses filles ont dû abandonner l’école. Beaucoup sont contraintes à des mariages précoces ou à la mendicité dans les rues.
- Environ 56 % des quatre millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays n’ont aucune source de revenus. Les femmes et les enfants, qui représentent environ 77% de la population déplacée, sont les plus exposés à la faim extrême.
Une réponse internationale insuffisante
Alors que les besoins augmentent, le manque de ressources pour y répondre a des conséquences dévastatrices. Le Programme alimentaire mondial a été contraint de réduire le montant de l’aide qu’il fournit à la population yéménite. À la fin du mois de février, une conférence internationale des donateurs s’est conclue par des engagements totalisant moins du tiers de la somme réclamée (1,2 milliard de dollars sur les 4,3 milliards requis).
Au Yémen, Oxfam aide les personnes à gagner un revenu pour subvenir à leurs besoins. Nous fournissons également des services de base tels que de l’eau potable, des installations sanitaires et des systèmes d’énergie solaire.
Oxfam demande à la communauté internationale de :
- financer adéquatement l’aide humanitaire essentielle pour des millions de Yéménites
- élaborer un plan de sauvetage économique pour stabiliser l’économie du pays et permettre aux gens de recommencer à gagner leur vie dignement
- intensifier ses efforts pour conclure un accord de paix global et durable au Yémen.
« Le Canada apporte depuis plusieurs années des fonds importants à la réponse humanitaire au Yémen, y compris aux actions d’Oxfam dans les zones les plus isolées et vulnérables du sud du pays. Au vu des besoins criants, de la flambée des prix et du sous-financement international, cette contribution doit au minimum être maintenue. Par ailleurs, la poursuite des exportations militaires canadiennes à l’Arabie saoudite, acteur central du conflit au Yémen, demeure totalement incompatible avec le statut de bailleur humanitaire. »
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