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Les Canadiennes et Canadiens ont travaillé l’équivalent de 7,2 jours sans être payés en 2022 parce que leurs salaires n’ont pas suivi la courbe de l’inflation, révèlent des données compilées par Oxfam à l’occasion de la Journée internationale du travail, le 1er mai.

Le salaire des travailleuses et travailleurs du pays a ainsi baissé de 3,4 % en termes réels en un an, comparativement à ce que ces personnes auraient gagné si leurs salaires avaient suivi l’inflation. Cela équivaut à une baisse de salaire moyenne de 1992 $ par personne, soit une perte totale de 39 milliards de dollars dans l’ensemble du Canada.

Ces chiffres, ajustés en fonction de l’inflation, s’appuient sur les plus récentes données de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de la Banque mondiale.

Un milliard de personnes dans 50 pays ont subi une baisse de salaire moyenne de 685 $ en 2022, soit une perte collective de 746 milliards de dollars en salaires réels, comparativement à ce qu’auraient été leurs salaires s’ils avaient suivi le rythme de l’inflation.

Ces chiffres ne tiennent même pas compte du travail invisible. À travers le monde, les femmes et les jeunes filles effectuent au moins 380 milliards d’heures de travail non rémunéré chaque mois : tâches domestiques, soin des enfants et de la famille, proche aidance, bénévolat, etc. Les travailleuses doivent souvent réduire leur temps de travail rémunéré ou quitter leur emploi pour s’occuper de leurs proches et de leur communauté, un travail pour lequel elles ne sont ni payées ni reconnues.

Elles continuent également d’être confrontées à la discrimination fondée sur le genre, au harcèlement et à un salaire inférieur à celui des hommes pour un travail de valeur égale.

« La plupart des gens travaillent plus longtemps pour gagner moins et n’arrivent pas à suivre la hausse du coût de la vie. La seule augmentation que les travailleurs ont connue est celle du travail de soins non rémunéré, assumé en grande majorité par les femmes. Un travail qui est le pilier de notre économie, pourtant effectué gratuitement et sans reconnaissance tous les jours par des millions de femmes, partout dans le monde. »

Catherine Caron

Coordonnatrice campagnes et influence à Oxfam-Québec

Pendant que les travailleuses et travailleurs ordinaires peinent à maintenir la tête hors de l’eau, les dirigeants des grandes entreprises continuent de prospérer. L’analyse des statistiques et des données d’entreprises pour 2022 menée par Oxfam révèle que :

  • En Inde, 150 des cadres les mieux payés ont reçu en moyenne 1 million de dollars américains l’année dernière, soit une augmentation de 2 % en termes réels depuis 2021. En quatre heures, un cadre indien gagne plus qu’un travailleur moyen de ce pays en un an.
  • Aux États-Unis, 100 des PDG les mieux payés ont gagné 24 millions de dollars en moyenne en 2022, soit une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente. Le travailleur américain moyen devrait travailler 413 ans pour gagner ce qu’un PDG bien payé gagne en 12 mois.
  • Au Royaume-Uni, les 100 PDG les mieux payés ont touché en moyenne 5 millions de dollars américains en 2022, ce qui représente une hausse de salaire de 4,4 % en termes réels. Ils gagnent 140 fois plus que le travailleur moyen dans ce pays.
  • En Afrique du Sud, les PDG les mieux rémunérés ont empoché en moyenne 800 000 dollars américains en 2022, soit 43 fois le salaire d’un travailleur moyen. Leur salaire réel a augmenté de 13 % l’année dernière.

« À chaque fois qu’une crise survient, les travailleuses et travailleurs sont les premiers à en subir les conséquences. La logique économique impute l’inflation à tout le monde, sauf aux géants qui encaissent des profits faramineux. Les gouvernements devraient cesser de s’appuyer uniquement sur les hausses de taux d’intérêt et sur l’austérité qui, nous le savons, nuisent aux gens ordinaires, en particulier à ceux qui vivent dans la pauvreté. »

Amitabh Behar

Directeur exécutif par intérim d'Oxfam International

Oxfam réclame une meilleure redistribution des richesses non seulement pour diminuer les inégalités, mais aussi pour financer les secteurs de l’économie qui prennent soin des personnes et de la planète. Taxer davantage les ultra-riches permettrait de financer plus adéquatement les services publics et les ressources communautaires qui sont essentiels aux personnes les plus vulnérables, notamment les femmes.

« Nous devons améliorer nos politiques fiscales pour mieux redistribuer les richesses, et nos politiques économiques pour mieux redistribuer le travail de soin, le care, le travail communautaire. Prendre soin de la santé des gens et de la planète, c’est le travail invisible de milliers de femmes qui permet à tout le reste de l’économie de prospérer. Il est temps d’adopter des politiques qui reflètent l’importance de ce travail. »

Catherine Caron

Coordonnatrice campagnes et influence à Oxfam-Québec

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Josianne Bertrand
Agente des relations médiatiques et publiques
Cellulaire: 514 606-4663
Courriel: josianne.bertrand@oxfam.org

Des porte-paroles sont disponibles pour des entrevues

Notes :

  • Les données sur le nombre d’heures consacrées par les femmes et les filles au travail non rémunéré sont tirées du plus récent rapport d’Oxfam sur le travail invisible.
  • Consultez le rapport La loi du plus riche pour en savoir plus sur la position d’Oxfam concernant la taxation des ultrariches afin de lutter contre la pauvreté.
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