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Dix ans après l’installation des premières tentes dans le camp de Za’atari, en Jordanie, près de 82 000 personnes réfugiées syriennes y vivent toujours, confrontées à une précarité croissante. Oxfam s’inquiète de la diminution de leurs revenus, de la hausse des prix et de la spirale de l’endettement qui les enfoncent davantage dans la pauvreté.

Au cours de la dernière décennie, les abris en briques et en tôle ont remplacé les tentes. Za’atari est devenu le plus grand camp de personnes réfugiées syriennes au monde et plus de la moitié de sa population est composée d’enfants.

« Les Syriennes et Syriens réfugiés en Jordanie sont confrontés à une crise humanitaire qui prend de l’ampleur. Les chocs mondiaux ont aggravé la vulnérabilité des personnes réfugiées, dont les économies sont épuisées depuis longtemps après un exil prolongé. 93% des familles réfugiées syriennes sont endettées. »

Hannah Patchett

Responsable des politiques et des médias pour Oxfam en Jordanie

La succession de crises internationales a eu d’importantes répercussions en Jordanie. Les difficultés économiques découlant du conflit en Syrie, la pandémie de COVID-19 et plus récemment la crise en Ukraine poussent les personnes réfugiées syriennes au bord du gouffre.

De plus en plus difficile de se nourrir

Dans le camp de Za’atari, environ un tiers des personnes réfugiées ont réduit le nombre de repas qu’elles mangent, et plus des deux tiers ont dû acheter de la nourriture à crédit, selon l’ONU.

Le prix de la nourriture a augmenté de 22% en moyenne dans les échoppes du camp pendant les quatre premiers mois de l’année.

Chaque personne réfugiée reçoit 23 dinars jordaniens (environ 42 $ CAN) par mois en coupons alimentaires du Programme alimentaire mondial, mais cela ne suffit pas à couvrir les besoins essentiels.

« Le prix de cinq litres d’huile de cuisson est passé de 7 à 16 dinars. Il ne nous reste rien après avoir acheté du riz et du sucre. »

Mahmoud

Père de famille vivant dans le camp de Za'atari

Oxfam est responsable de la gestion des déchets dans le camp et offre aux personnes réfugiées des possibilités de travail à court terme dans des domaines tels que la collecte et le recyclage des ordures. Au cours des deux dernières années, Oxfam a ainsi fourni un travail temporaire à plus de 10 000 personnes.

Ces sources de revenus représentent une bouée de sauvetage, mais elles sont menacées par la diminution des financements. En juillet 2022, le Plan d’intervention de la Jordanie pour la crise syrienne n’était financé qu’à 10 %.

Les personnes qui souhaitent apporter leur soutien aux populations syriennes peuvent le faire en faisant un don.

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Trouver des solutions à long terme

Jusqu’à 1,3 million de Syriennes et Syriens ont trouvé refuge en Jordanie, dont 675 000 sont enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Une grande partie d’entre eux ne sont pas prêts à retourner en Syrie.

La plus récente enquête du HCR dans la région, rendue publique en juin, révèle que 94 % des personnes réfugiées syriennes vivant en Jordanie ne prévoient pas de retourner en Syrie dans la prochaine année, comparativement à 73 % en 2018.

Ces personnes ont besoin de solutions à plus long terme, notamment de possibilités de se construire un avenir digne de ce nom.

« Les pays donateurs doivent augmenter leur soutien financier à la Jordanie pour aider les réfugiés et les Jordaniens vulnérables à répondre à leurs besoins fondamentaux à court terme, et pour soutenir la reprise et la croissance économique de la Jordanie afin que toutes les personnes vivant dans le pays puissent réaliser leur plein potentiel.

La protection et le soutien des personnes réfugiées sont une responsabilité mondiale. Au-delà du financement, les pays aux revenus élevés doivent également accueillir davantage de familles syriennes. Avec la crise ukrainienne, l’Europe a montré sa capacité à offrir un refuge. Il faut en faire davantage pour inclure les personnes réfugiées syriennes et autres. Le droit de refuge est universel, il ne doit pas être sélectif. »

Hannah Patchett

Responsable des politiques et des médias pour Oxfam en Jordanie

Le camp de Za’atari en quelques chiffres

  • Le camp est divisé en 12 districts et comprend 32 écoles, 8 établissements de santé et 58 centres communautaires.
  • La population de Za’atari est jeune : 55% sont des enfants.
  • Plus de la moitié des familles du camp comptent une personne vivant avec un handicap, tandis que 42 % des familles ont au moins un membre atteint d’une maladie chronique.
  • Le HCR a enregistré en 2021 une baisse de 7 % de l’emploi des personnes en âge de travailler à Za’atari par rapport à avril 2020.
  • Le nombre de mariages d’enfants dans les camps de personnes réfugiées syriennes a augmenté de 11,8 % en 2022 par rapport à 2019.

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Josianne Bertrand
Agente des relations médiatiques et publiques
Cellulaire: 514 606-4663
Courriel: josianne.bertrand@oxfam.org

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