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Montréal, 3 mai 2019 – Oxfam et 17 autres organisations humanitaires alertent la communauté internationale sur l’urgence de venir en aide aux dizaines de milliers de personnes contraintes de fuir leurs villages à la suite d’attaques armées dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces populations en fuite se retrouvent prises au piège entre la frontière ougandaise et une région de la RDC (en Afrique centrale) en proie aux groupes armés et proche de zones affectées par l’épidémie d’Ebola, qui a déjà coûté la vie à presque 1 000 personnes depuis le début de la nouvelle épidémie qui a commencé à se propager en juillet dernier.

Cette situation préoccupe tout particulièrement Oxfam-Québec qui est présente en RDC depuis 1984. Nous y sommes activement impliquée en approvisionnement et gestion de l’eau, tout comme en santé maternelle et infantile.

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SEPT MILLE PERSONNES HÉBERGÉES DANS UNE ÉCOLE

Les organisations signalent que cette situation humanitaire alarmante a été déclenchée par des attaques qui ont débuté le 30 mars et se sont poursuivies un mois durant sur le territoire de Beni, dans le Nord-Kivu. Selon les autorités sanitaires locales, plus de 60 000 personnes ont été déplacées au cours du mois d’avril seulement.

Parmi celles-ci, 7 000 d’entre elles sont actuellement hébergées dans une école, à seulement 1 km de la frontière avec l’Ouganda. Le risque de propagation de maladies est élevé, car la seule eau disponible provient de la rivière, et l’école n’est équipée que de quelques toilettes. Aucune nourriture n’étant distribuée, le seul moyen pour ces personnes d’obtenir des vivres est de retourner dans leurs villages où elles ne se sentent pas en sécurité.

Tamba Emmanuel Danmbi-saa, responsable du programme humanitaire d’Oxfam en RDC alerte : « La situation est extrêmement préoccupante. Ces personnes craignent de rentrer chez elles et sont contraintes de vivre dans des conditions insalubres, dans une région où le virus Ebola constitue une menace importante. De la nourriture doit leur être fournie en urgence ainsi qu’un accès à des installations sanitaires, à de l’eau potable et à des services de santé adéquats. »

Les organisations humanitaires informent qu’actuellement, le degré de violence dans la région rend extrêmement difficile l’acheminement de l’aide humanitaire aux Congolaises et Congolais tandis que l’Ouganda, pays frontalier, se prépare à accueillir un nouvel afflux de réfugiés.

En Ouganda, ces personnes pourraient avoir un meilleur accès aux services de base, tels que les soins de santé, et bénéficier de la protection dont elles ont besoin. Cependant, selon certaines informations, des personnes seraient empêchées de franchir la frontière.

TRAVERSÉES DANGEREUSES

En conséquence, certaines personnes déplacées n’ont d’autre choix que de retourner dans les villages qu’elles ont fuis et où elles risquent de subir de nouvelles attaques. D’autres évitent les voies de passage frontaliers officiels et choisissent de rejoindre l’Ouganda par les forêts ou par bateau, sur le lac Albert. Cela augmente également le risque de propagation du virus Ebola, car les personnes ne sont pas soumises au dépistage, comme elles le seraient aux postes frontaliers officiels.

Francis Iwa, directeur exécutif de  Care for Forced Migrants (CAFOMI), prévient : « Ces traversées non officielles placent les personnes en quête de refuge face à un risque accru et totalement inutile de violences et d’exploitation sexuelles. Une fois en Ouganda, elles évitent également les procédures d’immigration officielles et l’enregistrement en tant que réfugiées – ce qui signifie qu’elles risquent de ne pas être soumises au dépistage d’Ebola et qu’elles ne pourront pas accéder aux services qui ont été spécialement créés pour leur venir en aide. »

VIOLENCES ATROCES

Heather Kerr, directrice pays de Save the Children en RDC, s’alarme : « Nous estimons que ces violences ont causé le déplacement d’au moins 30 000 enfants qui vivent désormais dans des conditions épouvantables. Nombreux sont ceux qui auraient été témoins d’atroces violences, ayant vu les membres de leur famille attaqués et leurs maisons détruites. »

Oxfam ainsi que les 17 autres organisations humanitaires à l’origine de cette alerte appellent les autorités congolaises et ougandaises, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les organisations internationales et les personnes donatrices à coopérer d’urgence et à mettre en commun leurs ressources pour que les personnes déplacées reçoivent l’aide dont elles ont besoin le plus rapidement possible. Les autorités doivent également s’assurer d’être prêtes à faire face à un nouvel afflux de réfugiés en provenance de RDC et à répondre aux besoins des personnes réfugiées qui sont déjà en Ouganda.

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