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Lundi 15 juillet 2019, Montréal – Oxfam-Québec s’inquiète à la suite du nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) paru aujourd’hui. Celui-ci indique que le nombre de personnes souffrant de la faim augmente pour la 4ème année consécutive, passant ainsi à 821,6 millions personnes en 2018. Cette augmentation est principalement causée par les inégalités croissantes, les conflits et la crise climatique.

« Malgré la montée de la faim et deux crises mondiales des prix des denrées alimentaires en dix ans, la faim semble avoir disparu de l’agenda politique, regrette la directrice d’Oxfam-Québec, Denise Byrnes. Les gouvernements doivent d’urgence s’accorder sur des actions fortes pour s’attaquer aux causes structurelles de la faim : la crise climatique, les conflits, et un système alimentaire mondial qui place des intérêts particuliers commerciaux devant les besoins des communautés souffrant de la faim. »

La situation est particulièrement critique en Afrique, où la faim est en hausse dans presque toutes les régions. Le continent africain est celui affichant le plus haut taux de malnutrition (20%). En Asie de l’Ouest, ce taux est important également (plus de 12%), où il ne cesse de croître depuis 2010. 

Les femmes plus exposées à l’insécurité alimentaire

Le rapport de la FAO précise que si l’on additionne les chiffres de l’insécurité alimentaire modéré et ceux de la faim, c’est presque un quart de la population mondiale qui n’a pas accès à de la nourriture saine en quantité suffisante (soit 2 milliards de personnes). Dans ce groupe, les femmes sont surreprésentées et davantage exposées à l’insécurité alimentaire, quelle que soit la région du monde que l’on considère.

Ce point alarmant est largement abordé dans le nouveau rapport d’Oxfam « Inégalités de genre et insécurité alimentaire » paru aujourd’hui. En effet, bien que les femmes jouent un rôle crucial dans l’agriculture, nourrissant des centaines de millions de personnes à travers le monde, elles font face à des discriminations systémiques. Celles-ci concernent par exemple les droits d’accès à la terre ou au crédit.

« Au Nigéria, par exemple, les femmes représentent entre 60 et 79% de la force de travail agricole mais ont dix fois moins d’occasions de posséder leur propre terre que les hommes, commente Denise Byrnes. Cette situation n’est pas acceptable. Il est essentiel que les décideurs renforcent leur appui aux femmes agricultrices. C’est ce qu’a récemment fait le gouvernement du Québec en soutenant financièrement, dans le cadre du Fonds vert, notre travail aux côtés des agricultrices au Bénin. »

Dans ce pays, Oxfam-Québec réalise, entre autres, des analyses de risque en collaboration avec des partenaires locaux pour aider les agricultrices à gérer au mieux les risques climatiques. Un accompagnement personnalisé, visant l’adoption de bonnes pratiques et de modèles agricoles résilients, est également fourni.

C’est dans cet esprit qu’Oxfam s’engage à poursuivre son combat pour l’autonomisation économique et ses efforts de plaidoyer pour l’accès des femmes à la terre, ainsi que pour la justice de genre dans le secteur agricole. L’organisation continuera de le faire en valorisant les initiatives locales et en offrant expertise et suivi, lorsque nécessaire.

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