Changements climatiques :
Pourquoi ils affectent surtout les femmes ?
Agricultrices utilisant des techniques d’horticulture pour pallier aux faibles rendements induits par les changements climatiques, dans le village de Louda près de Kaya, au Burkina Faso. Photo : Samuel Turpin / Oxfam
La crise climatique a des effets sur la planète et les communautés. Les sécheresses, inondations, tsunamis, perte de biodiversité ou vagues de chaleur entrainent, à leur tour, des problèmes. Le manque d’accès à l’eau ou la diminution des récoltes encouragent notamment les conflits et les déplacements de population. Même si les changements climatiques ne connaissent pas de frontières, ils affectent davantage les pays qui en sont les moins responsables et, en particulier, les femmes. Pourquoi? Plusieurs raisons l’expliquent.
Les femmes s’occupent souvent des ressources naturelles
Dans la plupart des pays du Sud, la responsabilité d’aller chercher de l’eau, du bois ou de la nourriture revient souvent aux femmes et aux filles. Si le puits le plus près est vide à cause d’une sécheresse, une femme doit marcher plus longtemps pour trouver de l’eau.
Par ailleurs, les femmes sont fortement impliquées dans les activités domestiques, notamment les soins, la cuisine et le nettoyage. Dans le monde, elles passent plus de 12 milliards d’heures à réaliser ces tâches qui restent cachées sur le plan économique.
Passer plus de temps à chercher de l’eau ou s’occuper du foyer signifie que les femmes ont moins de temps pour étudier, avoir un revenu, participer à la vie de leur communauté ou tout simplement se reposer.
12,5 milliards d’heures sont consacrées aux tâches ménagères chaque jour par les femmes dans le monde
➧ Oxfam (2020)
200 millions d’heures par jour sont consacrées par les femmes et les filles à la collecte de l’eau dans le monde
➧ Nations Unies (2016)
Les femmes et les filles sont la cible de violences
En période de sécheresse prolongée, les femmes et les filles font des voyages plus fréquents et plus longs pour obtenir de la nourriture ou de l’eau. Ces trajets les rendent plus vulnérables aux agressions sexuelles.
Par ailleurs, étant en charge des ressources, les femmes et les filles sont plus à risque de subir la violence familiale lorsque l’eau ou la nourriture vient à manquer.
De plus, les changements climatiques peuvent créer des tensions ou exacerber des conflits existants. Ces situations favorisent les déplacements massifs de population et exposent aussi les femmes à la violence.
Enfin, lors de situations prolongées, les familles n’ont pas d’autres choix que de trouver refuge dans un camp. Or, la densité de population et la promiscuité augmente le risque de violence à l’encontre des femmes et des filles.
Les femmes et les filles sont la cible de violences
En période de sécheresse prolongée, les femmes et les filles font des voyages plus fréquents et plus longs pour obtenir de la nourriture ou de l’eau. Ces trajets les rendent plus vulnérables aux agressions sexuelles.
Par ailleurs, étant en charge des ressources, les femmes et les filles sont plus à risque de subir la violence familiale lorsque l’eau ou la nourriture vient à manquer.
De plus, les changements climatiques peuvent créer des tensions ou exacerber des conflits existants. Ces situations favorisent les déplacements massifs de population et exposent aussi les femmes à la violence.
Enfin, lors de situations prolongées, les familles n’ont pas d’autres choix que de trouver refuge dans un camp. Or, la densité de population et la promiscuité augmente le risque de violence à l’encontre des femmes et des filles.
La violence entre partenaires intimes augmente en cas de chocs météorologiques, comme les sécheresses
➧ PLOS Medicine (2020)
80 % des personnes déplacées lors de catastrophes climatiques sont des femmes et des filles
➧ Nations Unies (2021)
Plus d’une femme réfugiée ou déplacée sur cinq est victime de violences sexuelles
➧ Nations Unies (2021)
Les aléas climatiques aggravent la pauvreté des femmes
Les personnes les plus pauvres sont souvent des femmes. Car elles occupent notamment les emplois les moins bien rémunérés et les plus précaires. Dans les pays à faible revenu, l’agriculture constitue leur premier secteur d’activité. En Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, au moins 60 % des femmes actives travaillent dans ce secteur, souvent de façon informelle.
Par ailleurs, les femmes ne reçoivent pas le même soutien que les hommes travaillant dans l’agriculture, l’élevage ou la pêche. En raison d’obstacles culturels, elles ont beaucoup moins accès à la propriété, à un prêt ou des équipements. Or ces éléments sont indispensables pour s’adapter aux changements climatiques.
Ainsi, quand les ressources vivrières viennent à manquer, les femmes en subissent le plus durement les effets. Mais la situation risque de s’aggraver dans les prochaines années. En effet, les changements climatiques risquent de faire basculer des millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté.
Le changement climatique entrainera 68 à 132 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté à l’horizon 2030
➧ Banque mondiale (2021)
Les femmes vivant dans la pauvreté et l’extrême pauvreté sont plus nombreuses que les hommes, dans le monde
➧ Nations Unies (2022)
Près de 80 % des personnes les plus pauvres du monde vivent dans des zones rurales et dépendent de l’agriculture
➧ Nations Unies (2019)
Les femmes représentent moins de 13 % des propriétaires de terres agricoles dans le monde
➧ FAO (2015)
Les filles ont moins accès à l’éducation
Lorsqu’elles sont privées d’éducation, les filles et les femmes ont moins accès aux emplois et aux formations qui leur permettraient de sortir de la pauvreté. Dans les pays à faible revenu en particulier, leur subsistence dépend des ressources naturelles à leur disposition. Elles sont donc plus vulnérables aux changements climatiques.
Malgré quelques progrès, les écarts d’alphabétisation entre femmes et hommes restent très élevés dans certaines régions du monde. En Asie du Sud et en Afrique subsaharienne notamment, les femmes et les filles ont très peu accès à l’éducation qui leur permettraient d’apprendre à lire et à écrire.
Plusieurs barrières se dressent devant elles. La pauvreté conduit souvent les familles a privilégier l’éducation des garçons. Par ailleurs, quand les ressources sont moins disponibles, les filles sont appelées à aider leur mère ou à se marier. De plus, les écoles ne sont pas toujours adaptées aux besoins des filles en matière de sécurité ou d’hygiène.
Les filles ont moins accès à l’éducation
Lorsqu’elles sont privées d’éducation, les filles et les femmes ont moins accès aux emplois et aux formations qui leur permettraient de sortir de la pauvreté. Dans les pays à faible revenu en particulier, leur subsistence dépend des ressources naturelles à leur disposition. Elles sont donc plus vulnérables aux changements climatiques.
Malgré quelques progrès, les écarts d’alphabétisation entre femmes et hommes restent très élevés dans certaines régions du monde. En Asie du Sud et en Afrique subsaharienne notamment, les femmes et les filles ont très peu accès à l’éducation qui leur permettraient d’apprendre à lire et à écrire.
Plusieurs barrières se dressent devant elles. La pauvreté conduit souvent les familles a privilégier l’éducation des garçons. Par ailleurs, quand les ressources sont moins disponibles, les filles sont appelées à aider leur mère ou à se marier. De plus, les écoles ne sont pas toujours adaptées aux besoins des filles en matière de sécurité ou d’hygiène.
Plus de 129 millions de filles âgées de 6 à 17 ans ne sont pas scolarisées dans le monde
➧ Nations Unies (2019)
À peine 49 % des pays ont atteint la parité entre les sexes dans l’enseignement primaire
➧ Nations Unies (2019)
Les femmes sont exclues des prises de décision
Peu de femmes participent à la prise de décisions. Étant rarement propriétaire des terres qu’elles cultivent, les femmes sont peu entendues. De ce fait, elles sont souvent absentes des espaces de discussion concernant les pratiques agricoles et d’élevage.
Pourtant, des études démontrent que les femmes jouent un rôle central dans les initiatives d’adaptation aux changements climatiques. Lorsque les défis rencontrés par les femmes sont considérés, elles arrivent à créer un cercle vertueux. Leur revenu et les rendements sont améliorés. Elles parviennent aussi à réduire la charge de travail dans la famille.
Partout dans le monde, les femmes sont sous-représentées dans les espaces décisionnels. En les incluant davantage, notamment sur les questions climatiques, les solutions prendraient en compte les besoins de toute l’humanité.
Seulement 36 % de femmes dans le monde sont élues dans les organes locaux de délibération
➧ Nations Unies (2020)
Seulement 25 % des parlementaires au niveau national dans le monde sont des femmes
➧ Union interparlementaire (2020)
Au rythme actuel, il faudra 130 ans pour que la parité soit atteinte dans les décisions politiques de haut niveau
➧ Nations Unies (2020)
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