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Inégalités de richesses: des réponses contre les mythes tenaces

Des mythes à la couenne dure

Les inégalités de richesse sont criantes dans le monde. Les 10 hommes les plus riches de la planète ont doublé leur fortune durant la pandémie pendant que les revenus de 99% de l’humanité ont chuté. Et malheureusement, la COVID19 a accentué cette tendance.

Si vous êtes comme nous, ces statistiques vous révoltent… Pourtant, ce n’est pas une fatalité. Une des solutions souvent évoquées pour mettre fin aux inégalités de richesse est de taxer la richesse afin de réduire les inégalités (c’est aussi ce que nous proposons dans notre pétition «taxer la richesse»). C’est logique: pour réduire les inégalités, il suffit de redistribuer les richesses!

Peutêtre avezvous même déjà abordé cette solution avec un voisin, une amie ou un oncle. Et peutêtre votre conversation s’estelle arrêtée là parce qu’on vous a lancé un truc du genre: «oui mais si on taxe les riches, ils vont partir» ou encore «les taxes sur la richesse, ça décourage le dur labeur».

Eh oui, ces mythes ont la couenne dure. Pourtant, ce sont, en effet, que des mythes. La conversation mérite donc d’être poursuivieEt on vous aide à le faire!

Les taxes contribuent à la richesse des entreprises

image du bidonville "Paraisopolis" au Brésil

Non, les entreprises et individus riches ne fuient pas lorsqu’on augmente impôts et taxes. Les entreprises ont besoin de nos systèmes routiers, de nos aéroports, d’une main d’œuvre en santé et éduquée. Toutes ces ressources financées par l’État sont utiles à leur modèle d’affaires.

Imaginez Amazon sans routes et aéroports efficaces, Ubisoft sans développeurs formés (par notre système d’éducation) ou CocaCola sans un système d’eau potable! Et c’est grâce aux taxes et aux impôts que l’on peut financer ces services qui leur permettent, en bout de ligne, d’être rentables et productifs.

Le fait de payer peu ou pas d’impôt n’est donc pas le seul facteur qui motivera une entreprise à s’installer dans une région. Et puisqu’ils ont également besoin, et surtout profitent, de nos infrastructures, il est juste qu’elles contribuent équitablement pour les financer, surtout lorsque ces entreprises génèrent des profits importants.

La fuite des millionnaires est un mythe

Plusieurs études démontrent que la peur de la fuite fiscale des millionnaires est infondée (voir par exemple Cristobal Young ou The Guardian).

Pourquoi ne désertentils pas tous les territoires fortement imposés? Tout comme pour les entreprises, les taux d’imposition sont loin d’être la seule raison pour laquelle une personne riche pourrait rester ou quitter: les responsabilités familiales, les réseaux d’affaires et enfin la qualité des infrastructures et des services publics sont tout aussi importants.

Illustration d'un riche qui s'enfuit avec l'argent sans payer de taxes

C’est logique! Si vous deviez soudainement payer plus d’impôts (tout en gardant un niveau de vie confortable, on va se le dire), estce que vous quitteriez soudainement votre famille, vos amis, votre entreprise ou votre emploi, votre maison, vos relations d’affaires et votre chalet? La réponse est très probablement non!

Pour en savoir plus, téléchargez gratuitement notre Guide sur les inégalités de richesse.

Illustration d'un entrepreneur qui fait pleuvoir de l'argent à partir d'un tuyau

Non, la richesse ne « ruisselle » pas

« Plus les riches sont riches, plus ils consomment et emploient du monde, et donc ça bénéficie à tout le monde ». Cette idée, aussi nommée théorie du ruissellement (trickle-down economics en anglais) est une théorie économique désuète qui persiste pourtant dans l’imaginaire populaire. Peutêtre parce qu’elle permet de rêver d’une solution simple pour créer une économie qui bénéficie à toutes et tous?

Pourtant, c’est complètement faux : la réduction des impôts des riches entraîne plutôt une augmentation de l’inégalité des revenus et n’a aucun effet sur la croissance économique et le chômage. Pour des références à sujet, vous pouvez consulter ce résumé d’une étude, cet article du Guardian ou de Bloomberg entre autres.

Travail n’égal pas toujours richesse

Il est vrai que parfois, une inégalité peut refléter des différences de choix : certaines personnes sont plus attachées que d’autres à la poursuite de biens matériels ou travaillent plus d’heures par semaine. Toutefois, estce que ces décisions personnelles peuvent à elles seules expliquer l’ampleur des inégalités de notre époque? Poser la question, c’est parfois y répondre!

Au Québec, selon l’IRIS, on estime qu’entre 17% et 19% de la population n’a pas accès à un revenu viable. Or, contrairement aux clichés trop souvent véhiculés, leur portrait est très varié: des femmes qui élèvent seules leurs enfants et qui bénéficient du programme d’aide sociale, des personnes qui cumulent plusieurs emplois rémunérés au salaire minimum ou encore des aîné.e.s qui doivent travailler une quinzaine d’heures par semaine pour subvenir à leurs besoins.

Ce revenu viable est fixé à entre 22 000 $ et 32 000 $ selon la situation familiale de la personne et la région où elle habite. Au Québec, une personne payée au salaire minimum, travaillant 40 heures par semaine toute l’année, gagnera 28 080 $. Bref, même en travaillant fort, certaines personnes n’ont pas accès à ce revenu viable!

Et pour les millionnaires et milliardaires, il faut rappeler que la majorité de leur revenu ne vient pas de leur salaire, mais bien de leur gain en capital (c’est-à-dire des revenus provenant de leurs investissements, de leurs propriétés, de ventes d’actions, etc.).

Loin de nous l’idée de dire qu’elles n’ont pas travaillé fort pour arriver là où elles en sont, mais certaines personnes travaillent tout aussi fort et n’auront jamais accès à la même richesse qu’eux. Pour en savoir plus: Guide – Inégalités de richesse.

Récompensons le travail. Pas la richesse.

Nous sommes toutes et tous d’accord. Il faut récompenser le travail. Pas la richesse. Pas le fait d’avoir eu la chance d’hériter de propriétés ou d’entreprises lucratives. Pas le fait d’éviter de payer des impôts. Pas l’accumulation de richesse démesurée.

La pandémie a mis en lumière la place cruciale des travailleuses et travailleurs de première ligne.

image d'un banquier qui détient toute la richesse du monde

Ces personnes nous soignent, s’occupent de nos aînés, travaillent dans nos épiceries et nous permettent de nous alimenter. Bref, toute la société profite du travail de ces gens, même les plus riches.

Dans le système économique actuel, le travail mal rémunéré du plus grand nombre soutient l’extrême richesse de quelquesuns. Et la précarité d’emploi est plus grande chez les femmes. Donner la priorité aux travailleurs ordinaires et aux services essentiels plutôt qu’aux riches et aux puissants permettrait de créer une société plus juste et plus égalitaire.

Des ressources pour aller plus loin sur la question de la richesse

La question des inégalités de richesse est complexe. Et dans des situations comme un souper de famille, facile d’être à court d’arguments lorsqu’on parle de taxation, de redistribution et de justice sociale. C’est pourquoi, on vous invite à télécharger notre guide!

Le guide de survie aux soupers de famille: Inégalités de richesses

Vous trouverez tout ce qu’il faut pour déconstruire ces mythes tenaces:

1. Ça ne sert à rien d’agir : les inégalités sont naturelles et elles ont toujours existé.
2. Au Québec et au Canada, nous avons un excellent filet social. Les personnes qui sont pauvres le sont par choix ou par paresse.
3. Les pays du Sud sont pauvres car ils sont corrompus
4. La richesse est relative : 5$ par jour, c’est assez pour vivre dans les pays du Sud.

Et bien plus encore…

Oxfam-Québec est un organisme à but non-lucratif enregistré auprès de l’Agence du Revenu du Canada (11907 5091 RR0001). Nous émettons un reçu pour fins d’impôt pour chaque don.

Image du guide de survie - édition - Inégalités économiques
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