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Quelque 828 millions de personnes ont souffert de la faim en 2021, une hausse de 150 millions de personnes depuis le début de la pandémie de COVID-19. C,est ce que révèle un nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qu’Oxfam a pu consulter.
Oxfam s’inquiète profondément de la montée en flèche de la faim dans le monde, confirmée dans le rapport « L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2022 ». Cela n’est pas la conséquence d’une pénurie de nourriture, mais plutôt d’un système alimentaire défaillant dont les lacunes sont exacerbées par les conflits, les effets de la pandémie de COVID-19 et l’aggravation du changement climatique.
« Alors que nous vivons une crise alimentaire mondiale et que des millions de personnes souffrent de la faim en ce moment, la richesse des milliardaires du secteur agroalimentaire a connu une hausse stratosphérique de 382 milliards de dollars au cours des deux dernières années. Depuis des années, notre système alimentaire perpétue les inégalités, appauvrit les familles vivant de l’agriculture et pousse des millions de personnes vulnérables vers la faim, tout en causant des ravages sur le climat. »
Mme Saarinen rappelle que le conflit en Ukraine n’est pas le seul facteur qui explique la crise alimentaire actuelle. Elle souligne que l’incapacité politique de s’attaquer à la manière dont nous nourrissons toutes les personnes de la planète a rendu notre système alimentaire vulnérable aux soubresauts depuis longtemps.
« Nous ne briserons pas le cercle vicieux de la faim et de l’inflation alimentaire si nous ne nous attaquons pas aux profondes inégalités qui les entretiennent. Nous devons faire table rase et imaginer un nouveau système alimentaire mondial plus juste et plus durable, un système qui servira la planète et des millions de personnes, plutôt qu’une poignée de grandes entreprises agroalimentaires. »
La faim extrême touche des millions de personnes
La coordonnatrice humanitaire d’Oxfam-Québec, Céline Füri, souligne que les pays riches doivent honorer leurs promesses de financement pour faire face à la faim extrême et sauver des vies. À ce jour, moins de 20 % de l’appel de 3,8 milliards de dollars lancé par les Nations unies pour le Sahel central et le bassin du lac Tchad ont été financés. La région de l’Afrique de l’Est, qui connaît sa pire sécheresse de l’histoire récente et où plus de 26 millions de personnes souffrent de faim extrême, a reçu moins de 15 % du financement réclamé par l’ONU, qui s’élève à près de 7 milliards de dollars.
La Coalition humanitaire canadienne, qui regroupe 12 organismes de bienfaisance de premier plan, a récemment lancé un appel commun pour collecter des fonds et apporter une assistance d’urgence aux populations d’Afrique subsaharienne qui souffrent de la faim extrême. Le gouvernement canadien égalera les dons versés à la Coalition humanitaire et à ses organisations membres à hauteur de 5 millions de dollars.
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En plus de répondre aux besoins humanitaires urgents, Oxfam réclame que les gouvernements investissent dans les petites productions et les personnes travaillant dans le secteur alimentaire. « Ils doivent réorienter notre système agricole et alimentaire mondial pour mieux servir la santé des personnes, de notre planète et de nos économies », martèle la responsable des politiques alimentaires chez Oxfam.
« Les gouvernements des pays occidentaux doivent également libérer des ressources, notamment en taxant les entreprises agroalimentaires et les milliardaires, afin d’investir dans une production alimentaire durable, locale et diversifiée qui aidera les pays à devenir moins dépendants des importations alimentaires. »
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Josianne Bertrand
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Notes :
- À ce jour, seuls 17 % de l’appel total des Nations unies pour le Sahel central (Niger, Mali, Burkina Faso) et le bassin du lac Tchad (Niger, Nigeria, Tchad, Cameroun) ont été financés. Source : Financement des plans de réponse humanitaire 2022 en Afrique de l’Ouest et centrale, en date du 4 juillet 2022
- À ce jour, seuls 979 millions de dollars ont été fournis sur les 6,96 milliards de dollars réclamés par les Nations unies pour la Somalie, le Kenya, l’Éthiopie et le Soudan du Sud, ce qui représente un écart de 86%. Source : Appels et plans de réponse 2022, Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA)
- Les chiffres sur la richesse des milliardaires de l’agroalimentaire proviennent du rapport d’Oxfam Quand la souffrance rapporte gros, publié le 23 mai 2022.
- Tous les montants sont exprimés en dollars américains.