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Alors que la journée de samedi marquera le début de la huitième année de conflit au Yémen, le nombre de victimes civiles ne cesse de croître et les trois quarts de la population ont urgemment besoin d’une d’aide humanitaire.

Près de deux tiers des Yéménites souffriront de la faim cette année, à moins que les parties belligérantes ne déposent les armes ou que la communauté internationale n’intervienne pour combler un déficit massif du budget d’aide d’urgence.

L’annonce récente faite par le Canada d’un montant de 62,5 M $ est à ce titre à saluer. L’ensemble des bailleurs doit cependant rehausser sa solidarité envers le Yémen, car seul le tiers des besoins humanitaires actuels est aujourd’hui financé, ce qui équivaut à une somme de seulement 15 cents par jour par personne ayant besoin d’aide.

Quelques statistiques illustrent la situation critique que connaît le pays :

  • Plus de 17 millions de personnes souffrent actuellement de la faim, et on prévoit que ce chiffre passera à 19 millions d’ici la fin de l’année (62 % de la population).
  • Comparé à 2015, première année du conflit ,4,8 millions de personnes supplémentaires ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.
  • 24 000 frappes aériennes ont endommagé 40 % des logements existants dans les villes depuis le début du conflit.
  • Au cours des sept dernières années, plus de quatre millions de personnes ont été contraintes de fuir les violences.

La crise ukrainienne a exacerbé la situation, suscitant des inquiétudes quant à l’approvisionnement en céréales et en huile de cuisson dans le pays. Le Yémen importe 42 % de ses céréales d’Ukraine et Oxfam a appris que les prix avaient déjà commencé à augmenter en lien avec le conflit en Ukraine. Dans certaines villes le prix du pain a augmenté de 30%.

« Parfois, mes enfants dorment affamés. Des fois nous ne mangeons que du pain, d’autres fois nous mangeons des aliments cuits. La plupart du temps, nous ne mangeons pas assez. »

Ali Hassan Hadi

Habitant de Hajah, au Yémen, et père de deux enfants souffrant de malnutrition

Les sept longues années de guerre ont également provoqué une crise du carburant de très grande envergure. Les prix ont augmenté de 543 % depuis 2019, et ont triplé au cours des trois derniers mois seulement. Les files d’attente dans les stations-service sont si longues qu’il faut parfois trois jours pour atteindre le parvis.La hausse des prix du carburant a un effet d’entraînement, augmentant les prix des produits essentiels tels que la nourriture, l’eau et les médicaments. Elle entrave également la livraison d’aide humanitaire dans les zones les plus reculées. Le prix de l’essence a tellement augmenté que certaines communautés isolées voient désormais leurs livraisons d’eau et d’assainissement réduites.

« Les gens n’ont pas les moyens de pomper l’eau pour irriguer leurs cultures et, dans les régions reculées où les gens dépendent de l’eau potable transportée par camion, ils ne peuvent pas se permettre de payer des prix plus élevés, ce qui signifie qu’ils doivent utiliser de l’eau qui n’est pas potable. Dans certaines régions, les citadins subissent des coupures d’électricité de 10 à 12 heures par jour. »

Ferran Puig

Directeur national d'Oxfam au Yémen

Le nombre de morts et de blessés civils a doublé depuis que l’organe des Nations Unies chargé de surveiller les violations du droit humanitaire international au Yémen a été démis de ses fonctions en octobre de l’année dernière. Il y a eu plus de 14 554 victimes civiles depuis que l’enregistrement par le projet de surveillance de l’impact sur les civils a commencé en 2017.

« Le Yémen a désespérément besoin d’une paix durable pour que les gens puissent reconstruire leur vie et leurs moyens de subsistance. D’ici là, un financement adéquat de l’aide humanitaire est absolument essentiel. La communauté internationale se doit d’intensifier ses efforts sur ces deux fronts afin de permettre à la population du Yémen d’envisager un avenir meilleur. »

Céline Füri

Coordonnatrice humanitaire d'Oxfam-Québec

Oxfam-Québec réitère son appel au gouvernement canadien à cesser au plus vite toute exportation militaire envers les pays impliqués dans le conflit dont l’Arabie saoudite. Une pétition à ce sujet a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures.

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